ALGER - Le ministre de l'Intérieur et des collectivités locales, Daho Ould Kablia, a souligné, mercredi à Alger, que le projet de code de wilaya visait à assurer la cohésion totale entre les walis et les présidents des assemblées populaires de wilaya (APW). M. Ould Kablia qui répondait aux questions des membres de l'Assemblée populaire nationale (APN) lors d'une séance plénière présidée par Messaoud Chihoub, vice-président de l'Assemblée, a indiqué que le projet de loi définira la mission du wali "en tant que représentant du Gouvernement en sa qualité de responsable de l'exécutif au niveau de la wilaya". Il a rappelé que la wali qui a "les prérogatives de gestion, est aussi l'ordonnateur et l'agent public dont la mission est d'établir les contacts avec les citoyens. Pour M. Ould Kablia, le wali "partage les prérogatives des APW" mais il se distingue cependant par sa qualité de représentant du Gouvernement et de tous les ministres, notamment celui de l'Intérieur à travers l'application des directives et instructions de tous les secteurs. M. Ould Kablia a, par ailleurs, indiqué que le wali présentait les programmes sectoriels et ceux tracés par l'APW en temps normal ou entre les sessions, soit lorsque l'APW promulgue des résolutions. Le projet de code de wilaya renforce l'APW en en faisant "une force de proposition" qui contribue à la prise en charge des préoccupations des citoyens dans différents domaines. Le ministre de l'Intérieur a, dans ce contexte, souligné que ce projet de code se proposait de permettre à la wilaya de remplir son rôle pleinement en matière de développement, ajoutant que la wilaya constituait un espace de solidarité et de coordination nationales en "complétant" la commune et en offrant un service public de proximité. Evoquant la différence de vues pouvant survenir entre l'exécutif de wilaya et son assemblée populaire, M. Ould Kablia a cité le projet de réalisation d'une cimenterie à Bejaia que l'APW a refusé de financer en raison de ses effets polluants. Le projet qui a été finalement transféré au sud du pays avec financement du gouvernement a fait perdre à la wilaya de Béjaïa 2000 emplois. Répondant aux dysfonctionnements cités par les députés concernant le projet de code de Wilaya, il a reconnu "des insuffisances et des dysfonctionnements dans le passé". "Nous devons nous tourner vers l'avenir d'autant plus que le texte vise la consécration de l'Etat de droit et une gestion décentralisée", a soutenu M. Ould Kablia. Concernant les prérogatives conférées au Wali et à l'APW, le ministre a affirmé qu'il n'était pas question de consacrer la "république de l'Assemblée" après celle du Wali. Ce procédé a montré ses limites dans d'autres pays comme en France par exemple où l'Assemblée locale va se substituer à l'Assemblée générale, a-t-il renchérit. Aux questions portant sur la mise en place d'un système fédéral en Algérie, le ministre a soutenu que le succès d'un tel système restait lié au "degré de conscience des peuples", citant l'exemple de l'Autriche et des Etats unis d'Amérique. Il a mis en avant à ce propos l'impératif de préserver l'identité nationale et les spécificités de chaque Etat. Les tentatives d'atteinte à l'identité nationale risquent d'être lourdes de conséquence, a-t-il averti.