ALGER - L'Algérie a décidé de racheter 51% du capital d'Orascom télécom Algérie (OTA) pour devenir actionnaire majoritaire de cet opérateur de téléphonie mobile, mettant ainsi un terme à un conflit qui a duré plus de deux ans entre les deux parties. L'annonce a été faite dimanche par le ministre de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication, Moussa Benhamadi, en visite de travail dans la wilaya d'El-Tarf. "L'Etat algérien va prendre la majorité du capital (51%) de l'opérateur de téléphonie Djezzy", a affirmé le ministre dans une déclaration à la presse, sans évoquer toutefois la valeur de cette transaction. Cette reprise, effectuée conformément aux dispositions de la loi de finances complémentaire de 2009 relatives au droit de préemption, vient confirmer les dires du ministre des Finances, Karim Djoudi, qui avait annoncé en décembre dernier que l'acquisition par l'Algérie d'OTA, filiale de l'opérateur égyptien OTH (Orascom telecom holding) rachetée par le Russe Vimpelcom, sera conclue après la signature probablement avant la fin de l'année d'un accord de confidentialité entre les deux parties avant qu'un protocole d'intention ne soit signé plus tard. "Le ministère des Finances devra prochainement signer un accord avec Vimpelcom lui permettant d'accéder aux données financières de Djezzy et lancer le processus d'évaluation", a précisé, en outre, M. Benhamadi sans fournir aucun échéancier quant au déroulement de l'opération. Une fois l'opération de rachat conclue, le management d'OTA sera assuré par Vimpelcom. Il reste, cependant, un détail à régler : que doit faire l'Etat des 51% acquis de cette transaction. Deux scénarios sont à prévoir, selon les spécialistes. Le premier s'attend à ce que l'Etat se préserve, à travers l'opérateur public Algérie Télécom, la totalité des 51%, tandis que le second prévoit une mise en vente partielle de ces actions sur le marché interne. Un tel dénouement de "l'affaire Djezzy" a été rendu possible à la faveur des récentes négociations entre les autorités algériennes et la firme russe, alors qu'auparavant le gouvernement avait affiché sa ferme intention d'exercer le droit de préemption, institué par la LFC 2009, pour racheter la totalité des actions d'OTA. Son premier épisode remonte à fin 2009 lorsque les autorités algériennes avaient affirmé qu'elles allaient exercer leur droit de préemption sur Djezzy après que l'OTH, maison mère d'OTA eut annoncé qu'elle allait céder sa filiale algérienne à l'opérateur sud-africain MTN avant que Vimplecom fasse son entrée sur la scène en rachetant 97% du capital d'OTH. Face à l'intransigeance de la partie algérienne qui n'a pas voulu renoncer à son droit de préemption, Vimpelcom songeait à recourir à l'arbitrage international, mais la visite de son patron à Alger en octobre dernier pour rencontrer le ministre des Finances favorisait l'option d'un règlement à l'amiable. Les deux parties avaient ensuite engagé des négociations pour aboutir à un accord sur l'acquisition de Djezzy. Un accord de confidentialité sur la valeur d'OTA devait être conclu et dans lequel les deux parties s'engageaient à ne pas dévoiler les contenus de la négociation ou de l'arrangement s'il y a un arrangement, et les propositions y afférentes.