ALGER- Les pays de la rive sud de la Méditerranée ont demandé mardi à Alger à leurs partenaires du Nord d'harmoniser les normes de qualité pour faciliter l'accès de leurs produits au marché européen en convergeant les politiques commerciales des deux parties. "La libéralisation des échanges des produits agricoles nécessite une convergence des politiques commerciales entre les pays des deux rives de la Méditerranée", ont recommandé les experts des 5+5 lors d'un atelier consacré à la promotion du partenariat, organisé dans le cadre d'un séminaire sur la sécurité alimentaire. Constatant l'existence d'un déséquilibre dans les échanges commerciaux de produits alimentaires, les participants ont souligné les difficultés d'accès de ces produits au marché européen "extrêmement protégé" par la mise en place d'un bouclier de normes. D'après eux, dans les zones de libre échanges (avec le pays du nord de la Méditerranée), ces normes peuvent devenir "un handicap" pour les exportateurs des pays du sud. "Là, il faut trouver un cadre de partenariat pour alléger ce bouclier et aider les exportateurs maghrébins à maîtriser les techniques de mise en place de ces normes aux niveaux des pays du sud notamment pour les produits de qualité tels que les produits du terroir", a résumé un expert algérien. Les intervenants à cet atelier ont proposé de développer des mécanismes de partenariat pour "encourager la reconnaissance mutuelle au niveau de la certification, des laboratoires". Les pays du sud ont demandé également à leurs partenaires du Nord de coopérer avec eux pour améliorer les systèmes de distribution de produits alimentaires dans les villes et les zones rurales éloignées notamment en matière d'organisation et de logistique. Des partenariats nord-sud ont été également recommandés par les experts pour l'amélioration de la production agricole dans la rive sud et la valorisation des produits du terroir dont les pays du nord sont en avance par rapport à leur partenaires du sud. Les participants ont souligné la complémentarité existante entre les deux rives dans le domaine de la disponibilité des produits agricoles. "Les pays du sud de la Méditerranée ont l'avantage de produire des primeurs qui peuvent satisfaire les besoins du marché européen ce qui permet d'étaler la disponibilité des produits agricoles des dix pays", a estimé Abdallah Ould Baba, représentant de la Mauritanie à ce séminaire. En matière de coopération scientifique et technologique, les intervenants des dix pays ont insisté sur l'importance de mettre en place des programmes de recherche prioritaires au niveau régional avec un accompagnement financier nécessaire. Il s'agit, selon eux, de "développer des mécanismes et des dispositifs dans le cadre d'un partenariat public/privé qui seront à même d'assurer la mobilisation des financements en impliquant les acteurs économiques dans la promulgation des thématiques de recherche". Ils ont proposé, dans ce sens, l'installation d'un groupe de travail en vue d'"harmoniser les programmes de recherche prioritaires à l'échelle régionale" et de dégager des priorités pour orienter les décideurs politiques. Les différents intervenants ont insisté sur la nécessité de mettre en place un système de suivi et de mise en oeuvre des recommandations des différents ateliers de ce séminaire. Il est prévu que ces recommandations soient transmises aux ministères des Affaires étrangères des dix pays du Dialogue 5+5 pour adoption.