TAMANRASSET - Une soirée musicale animée par de grands noms de la musique congolaise (Djeli Moussa Condé et le groupe Celeo Zipompa) et Abdallah Mesbahi de Djanet s'est tenue jeudi à l'esplanade du 1er novembre dans le cadre de la troisième édition du festival international des arts de l'Ahaggar. Dans l'optique de la sauvegarde du patrimoine mémoriel sur laquelle s'axe le festival, Abdallah Mesbahi, qui a ouvert la soirée, représente un parfait exemple de transmission oral du savoir local. Elève et digne représentant du regretté Othman Bali qui lui a enseigné le luth, Abdellah Mesbahi interprète sur scène des chansons de la Sebiba (grande fête traditionnel de Djanet) qu'il a retouché en introduisant quelques instruments qui ne faisaient pas partie de la culture touareg qui ne compte que l'Imzad et le Tindé. Devant un public très nombreux Mesbahi reprend la chanson "Damaa" du défunt Bali pour qui il a aussi écrit une chanson hommage "Angi". Le musicien marche sur les traces de son professeur en enregistrant le maximum d'albums et en faisant découvrir la musique de ses ancêtres partout en Algérie et même en Chine où Mesbahi a réussi à animer des concerts. Un autre patrimoine était invité à Tamanrasset celui des Mandingues (peuple d'Afrique de l'Ouest qui vie aujourd'hui entre huit pays) représenté par Djeli Moussa Condé qui a formé un groupe de musique universel autour de son patrimoine ancestral. Joueur de Kora passionné Djeli Moussa condé est aussi Griot de père en fils, un statut qui désigne le détenteur de la tradition oral. Avec ce statut l'artiste s'est entouré de musiciens européens et africains de divers horizons créant ainsi une musique fusionnelle, un groove mandingue, axée sur la culture d'Afrique de l'Ouest. Après ces trésors du patrimoine targui et mandingue, le groupe Celeo Zipompa (Congo) est monté sur scène pour plonger Tamanrasset dans une ambiance de folie avec un show de musique et danse congolaise. Accompagné de plusieurs danseuses de Soukous N'dambolo (style de musique et danse contemporaine congolaise) le groupe jouait sur un rythme très proche du zouk pas très riche en texte mais plutôt axé sur l'interactivité avec le public. Le public de Tamanrasset a été si réceptif aux rythmes et à la danse congolaise que plusieurs spectateur sont monté sur scène pour s'essayé à la danse. Présentes sur place, l'animatrice de l'atelier danses et musiques africaine a elle aussi participer au spectacle en compagnie d'une de ses élèves.