Plus qu'une poignée de jours avant l'inauguration de la troisième édition du Festival international des arts de l'Ahaggar-Abalessa-Tin Hinan-Tamanrasset. En prévision de cet événement, une conférence de presse a été animée, hier, au Centre de presse d'El-Moudjahid, par Farid Ighilahriz, commissaire du festival, qui a présenté pour l'occasion le contenu de ce 3e FIAATA, placé sous le signe de la «Restitution & valorisation des produits des deux précédentes éditions». Ainsi, du 14 au 19 février 2012, la ville de Tamanrasset se parera de ses plus beaux atours pour accueillir les très nombreux festivaliers qui feront le déplacement de toutes les villes du pays et même de l'étranger. Ils viendront à la découverte d'une région, riche par sa beauté et son histoire séculaire mais aussi d'un festival dont l'objectif premier reste la sauvegarde du patrimoine immatériel de cette partie du Sud algérien. Lors de son intervention, M. Ighilahriz a précisé que cette troisième édition sera particulière puisqu'elle «portera ses activités artistiques au-delà du campement du festival et au-delà de la grande scène du centre-ville qui, chaque année, accueille de grands noms de la musique africaine et saharienne. Pour sa troisième édition, le festival portera le spectacle à Abalessa qui a accueilli le campement du festival de la 1re édition et à In Salah (à presque 700 km de Tamanrasset)», et d'ajouter que «cette édition sera aussi la première qui concrétisera les recommandations soumises par le comité d'organisation du festival». Evoquant les objectifs visés par l'organisation de ce rendez-vous, M. Ighilahriz dira que deux points sont essentiels, à savoir la collecte du patrimoine culturel immatériel et la transmission des compétences aux jeunes femmes et hommes de Tamanrasset». Il indiquera que dans cette perspective «une démarche a été inaugurée pour associer le centre universitaire de Tamanrasset dans l'animation des ateliers du festival et pour identifier les détenteurs du patrimoine culturel immatériel, l'objectif étant de mettre en place un véritable partenariat avec l'élite scientifique et culturel locale». Concernant le programme, les organisateurs ont tenu à satisfaire les goûts les plus éclectiques, en combinant chants, danses, poésie, artisanat, conte, peinture, cinéma, photographie, astronomie… le tout dans un savant et savoureux mélange entre tradition et modernité. Ainsi, et afin de mettre en valeur les produits des deux précédentes éditions, les organisateurs ont procédé à la publication des actes des rencontres scientifiques internationales, ainsi que d'un recueil de contes et légendes des lauréats du concours national. Il est également prévu, la projection de deux films des éditions précédentes et une compilation audio (coffret) de musiques et chants traditionnels, afin de pérenniser ce patrimoine immatériel qui reste très fragile car dépendant de la mémoire de ses détenteurs. La salle Dassine, de la Maison de la culture de la wilaya de Tamanrasset accueillera les 15 et 16 février prochains une journée d'étude (avec des ateliers) dont la thématique tournera autour du «patrimoine culturel saharien et les médias». Par ailleurs, une exposition de photographies géantes se tiendra du 14 au 18 février 2012. Elle retracera les activités et moments forts des éditions 2010 et 2011. Côté musique, la scène de l'Esplanade du 1er Novembre, qui sera surmontée d'un écran géant verra la prestation de plusieurs artistes nationaux et internationaux. Ainsi, la soirée du mercredi 15 février 2012 sera animée par Ishumar Itran N'ahaggar, Tissilawn (Djanet), Imerhene (Tamanrasset)… Le lendemain, le public pourra se délecter des prestations de Mesbahi (Djanet), Royaume Zipompa Pompa ou Djéli Moussa Condé. Vendredi, rendez-vous est donné avec Lalla Badi Lalla, Tinariwen (Mali). Samedi 18 février, sont attendus Malouma (Mauritanie) et Bambino (Niger). Tout au long du festival, la Maison de la culture et l'Esplanade du 1er Novembre seront, par ailleurs, le théâtre d'autres activités intenses puisque les organisateurs font savoir qu'outre une course de dromadaire, des ateliers d'artisanat (cuir, vannerie, métaux, bois, poterie...), des ateliers enfants (dessin, peinture, bande dessinée, photo, astronomie...), des ateliers musique et danse africaine, des ateliers poésie et récit (thème : résistance à l'occupation française), un espace cinéma (projection de films documentaires et fictions), un espace contes (séances de contes avec un conteur et une conteuse professionnelle, mise en scène des contes des lauréats des concours précédents) sont également au programme. Concernant l'imzad, M. Ighilahriz fera savoir que «le festival érige cette année une tente spécialement dédié à cet art. Chaque soir, nous restituerons les conditions de l'exécution de l'imzad. Les meilleures joueuses d'imzad et les poètes de la région viendront se produire devant un public invité, composé de vieux amateurs et de jeunes en quête de savoir. Ils partageront un moment de communion pour que les jeunes générations aient envie de goûter à cet art». Pour ce qui est de la célébration du 50e anniversaire de l'indépendance, un atelier sera consacré au thème «récits historiques et poésie», afin de recueillir des informations sur la «perception et le vécu de la pénétration coloniale dans la région et de la résistance de la population». A noter que les ateliers et animations, coordonnés par le plasticien Arezki Larbi, sont animés par des artistes de renom, tels que Djahida Houadef (plasticienne), Rafik Zaïdi (photographe), Hamza Mohamed (calligraphe), Bahloul Kamel et Aïdaoui Mohamed (bédéistes). L'atelier astronomie animé par l'association locale d'astronomie, permettra l'observation des objets faciles du système solaire : le soleil et la lune et peut-être planètes en fonction des éphémérides.