ALGER- La France se reconnaît "tout à fait" dans la démarche du processus engagé à Alger pour trouver une solution au conflit entre le gouvernement malien et la rébellion touareg dans le nord de ce pays, a déclaré lundi à Alger le ministre français de la Coopération, Henri de Raincourt. "La France, compte tenu des initiatives qui ont été prises, en particulier ces dernières semaines, par l'Algérie, se reconnaît tout à fait dans la démarche du processus d'Alger", a affirmé le ministre français dans une déclaration à la presse à l'issue d'un entretien avec le ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, Abdelkader Messahel."La France suit de très près l'évolution de la situation. Il nous a semblé nécessaire de rendre visite aux responsables politiques du Mali, du Niger et de la Mauritanie", a-t-il souligné. Le responsable français a précisé qu'"il est tout à fait normal qu'à la suite de ce périple, je vienne en rendre compte à M. Messahel, que je suis très honoré de pouvoir rencontrer, compte tenu du rôle absolument primordial et essentiel que joue l'Algérie, depuis longtemps, pour trouver des solutions au moment où des crises peuvent survenir, en particulier dans la région nord du Mali avec la question des touaregs", a-t-il poursuivi. "Et ce n'est pas la première fois, car l'Algérie a fait preuve, par le passé, de sa grande connaissance et de toute son expérience en la matière. Aujourd'hui, la France constate qu'elle est en pleine convergence de vues avec l'Algérie sur cette question", a ajouté M. de Raincourt. Pour le ministre français, "la situation telle qu'elle évolue aujourd'hui dans le nord du Mali est sujet à préoccupation pour tous les pays qui s'intéressent à ce qui se passe dans ce secteur, puisque chacun souhaite bien évidemment la paix, la sécurité, le développement et le bien-être aux populations de cette région". M. de Raincourt a, en outre, insisté sur "le respect et l'intégrité territoriale du Mali" pour, a-t-il dit, le maintien du déroulement du processus électoral dans ce pays, appelant, par la même occasion, à "un cessez-le-feu immédiat pour des raisons humanitaires, mais aussi parce que c'est le préalable incontournable avant l'engagement d'un dialogue avec tous les acteurs qui ont à connaître de cette situation afin d'apporter, encore une fois, la paix et la stabilité dans cette zone". De ce point de vue, a encore relevé le ministre français, "nous sommes sur la même longueur d'ondes pour que chacun puisse apporter sa contribution à trouver les bonnes solutions à cette question". Sur un autre registre, il a indiqué que la France "pour des raisons historiques que chacun connaît, entretient des relations extrêmement étroites avec la plupart des pays africains, mais également avec les pays du Maghreb et singulièrement avec nos amis algériens". De son côté, M. Messahel a indiqué avoir procédé avec le ministre français à "un échange de vues sur la question qui nous préoccupe, à savoir un retour rapide à la normale au nord du Mali". "Nous sommes pour la poursuite du processus qui a été engagé le 2 février dernier à Alger entre le gouvernement malien et la partie touareg pour la recherche d'une solution dans le cadre de la préservation de l'intégrité territoriale et la souveraineté du Mali", a-t-il mentionné. Il s'agit également, a expliqué M. Messahel, de "créer les conditions objectives aux élections qui vont se dérouler le 29 avril au Mali". "Sur cette question-là, il y a eu une convergence de vues et je pense que la partie française pourra apporter une contribution substantielle au processus qui a été engagé entre le gouvernement malien et la rébellion touareg à Alger", a précisé M. Messahel. "Nous aurons certainement d'autres occasions de nous rencontrer et nos contacts sont permanents", a souligné le ministre délégué, ajoutant avoir eu l'occasion et le privilège d'avoir été informé de la mission de M. de Raincourt avant son départ au Mali, au Niger et en Mauritanie" et aujourd'hui, a-t-il relevé, "sa visite chez nous permet à l'Algérie et à la France de conforter cette concertation que nous voulons permanente dans l'intérêt de toutes les parties".