SMARA (camps de réfugiés) - Le ministre sahraoui des territoires occupés, Mohamed Ould Aakik, a appelé dimanche à Smara, à casser le blocage médiatique imposé par le Royaume du Maroc dans les territoires sahraouis occupés où des violations ''systématiques'' des droits de l'homme sont commises à l'égard des populations locales. ''Il faut casser le blocage médiatique dans les territoires sahraouis occupés, où le régime marocain poursuit ses violations systématiques des droits de l'homme et sa répression aveugle et sauvage'', a déclaré M. Ould Aakik devant une délégation de la société civile française, en visite dans les camps sahraouis à l'occasion du 36e anniversaire de la République arabe sahraouie démocratique (RASD). Le ministre sahraoui a dénoncé également le non-respect par le Maroc des lois internationales, en entravant notamment le travail des organisations de défense des droits de l'homme, appelant à cet égard, la société civile internationale en général, et française en particulier, à jouer un rôle de messager en informant les gens sur la situation des populations sahraouies. Dans le même contexte, il a déploré le fait que ''l'ONU n'ait pas rempli sa tâche'' sur cette question, et dénoncé ''la complicité de certains pays, dont la France, avec ses différents gouvernements qui ont soutenu l'occupant marocain, et empêché la mise en £uvre des résolutions onusiennes''. M. Ould Aakik a rappelé, en outre, que 82 prisonniers politiques marocains sont toujours détenus dans les geôles marocaines dans des conditions inhumaines, tandis que plus de 680 autres sahraouis sont portés disparus. Le ministre a, toutefois, exprimé son espoir de voir la société civile avec toute sa composante (élus, organisations de défenses des droits de l'homme, associations) à se mobiliser en faveur de la cause sahraouie, et à sa tête le droit inaliénable du peuple sahraoui à l'autodétermination. Des représentants de la société civile française ont dénoncé, samedi à Mahbès, dans les territoires sahraouis libérés, la politique du gouvernement français vis-à-vis du conflit du Sahara occidental, "entravant" les efforts pour l'organisation d'un référendum d'autodétermination du peuple sahraoui. Des élus, syndicalistes, avocats et autres représentants de la société civile française se sont rendus notamment au mur de séparation érigé par le Maroc au Sahara occidental, où ils se sont rassemblés pour exprimer leur soutien au peuple sahraoui et appeler au respect des résolutions de l'ONU relatives au conflit entre le Front Polisario et le Maroc. En dénonçant l'existence de ce "mur de la honte", ils ont également critiqué la politique adoptée par la France à l'égard de la question sahraouie et dénoncé le "mur de la honte" qui sépare le peuple sahraoui. Ils ont, en outre, dénoncé les accords de pêche et dans le domaine agricole signés par des pays européens avec le Maroc pour l'exploitation illégale des richesses naturelles du Sahara occidental, les qualifiant de "scandale", en déplorant l'injustice que subit le peuple sahraoui.