Des retenues sur salaires seront décidées à l'encontre des praticiens spécialistes de santé publique menaçant de déclencher une grève illimitée à compter du 1er avril, a indiqué lundi à Alger, le ministre de la santé, de la population et de la réforme hospitalière, M. Djamel Ould Abbès. "Une instruction a été donnée pour procéder aux ponctions sur les salaires des praticiens spécialistes au cas où ils entament une grève illimitée début avril", a souligné le ministre lors d'une conférence de presse animée au siège de son ministère. Selon le ministre, la grève du 1er avril est "illégale" puisque la tutelle a répondu à toutes les revendications légitimes du syndicat national des praticiens de santé publique (SNPSSP). "S'il y a des considérations autres, je ne rentre pas dans ce jeu", a t-il dit. Dans sa plate-forme de revendications, déposée depuis juin 2010, le SNPSSP exige notamment l'amendement du statut particulier, la suppression de la discrimination en matière d'imposition (IRG) des primes et indemnités versées par le secteur de la santé aux praticiens spécialistes hospitalo-universitaires (10%) et aux praticiens spécialistes de santé publique (35 %) et la révision du régime indemnitaire. Rappelant que les salaires des médecins spécialistes ont doublé, M. Ould Abbès a précisé que la révision de leur statut particulier n'est pas à l'ordre du jour. "Pour le moment, on ne touche pas aux statuts adoptés" a t-il dit. Pour la revendication relative à la suppression de la discrimination en matière d'imposition (IRG) des primes et indemnités versées par le secteur de la santé aux praticiens spécialistes hospitalo-universitaires et aux praticiens spécialistes, le ministre a expliqué qu'il "ne peut pas répondre favorablement à cette demande". Les praticiens spécialistes de la santé publique ont déclenché deux mouvements de grève de trois jours au cours du mois de mars et menacent de recourir à un autre grève illimitée début avril "si la tutelle refuse de prendre leurs doléances en considération", avait indiqué le porte parole de leur syndicat, M. Mohamed Yousfi. M. Ould Abbès, qui avait jugé les deux précédents mouvements "injustifiés", avait déclaré que le taux de suivi n'a pas dépassé 4,28 % au niveau national et que la majorité écrasante des spécialistes de la santé publique (plus de 95%) n'a pas suivi le mot d'ordre. "Dans 28 wilayas, le taux de suivi de la grève de 3 jours entamé le 21 mars n'a pas dépassé 0.01%", a-t-il conclu.