L'Algérie a mis en exergue, lors d'une réunion traitant du rôle de l'Afrique dans la croissance mondiale tenue lundi et mardi à Addis Abeba, la nécessité d'une réindustrialisation du continent comme moyen de relance économique et de création d'emplois, indique mardi le ministère de la Prospective et des Statistiques dans un communiqué. Cette rencontre à laquelle a participé une importante délégation interministérielle algérienne conduite par le secrétaire d'Etat chargé des statistiques, M. Ali Boukrami, avait pour thème "libérer le potentiel de l'Afrique en tant que pôle de croissance mondiale", précise la même source. Les membres de la délégation algérienne, qui ont présenté l'expérience de l'Algérie dans le domaine de la conduite du développement ont ainsi plaidé pour "la nécessité d'une réindustrialisation comme un préalable à la révolution numérique de l'Afrique et comme principal levier de la création de richesse et d'emplois". Pour expliquer les opportunités qui s'offrent à l'Afrique afin de réaliser une bonne partie de son industrialisation dans les 15 ou 20 prochaines années, selon les experts internationaux, les délégués algériens ont relevé "une tendance à la relocalisation des activités aux Etats-Unis et en Europe". Ils ont proposé également d'adopter "une approche pragmatique et progressive, basée sur l'expérience vécue, d'une part, et empreinte de réalisme, assise sur un benchmark intégrant les réalités africaines", d'autre part. La délégation algérienne a souligné, en outre, "la nécessité de tenir compte des avantages comparatifs que présente l'Afrique". Les débats de la réunion ont porté, selon la même source, sur "les voies et moyens permettant à l'Afrique de réaliser une croissance soutenable et inclusive, créatrice de richesse et d'emploi, basée sur les capacités et les moyens du continent en tenant compte de l'environnement international". Cette 5e réunion annuelle conjointe de la Conférence des ministres de l'économie et des finances de l'Union Africaine et de la Conférence des ministres africains des finances, de la planification et du développement économique des Etats membres de la commission économique des Nations Unies pour l'Afrique (CEA), avait été précédée du 22 au 25 mars par une réunion des experts. En marge de cette rencontre, M. Boukrami a eu un entretien avec le ministre libyen de la Planification, M. Ali Touidjer.