Le chef du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), Jakob Kellenberger, a exprimé mardi le souhait d'accéder à des lieux de détention en Syrie lors d'un entretien à Damas avec le ministre de l'Intérieur, Mohammad al-Chaar, selon l'agence officielle Sana. L'entretien a porté sur la possibilité pour le CICR d'"accéder aux lieux de détention, notamment la prison centrale d'Alep", deuxième ville de Syrie, a indiqué Sana. M. Kellenberger a ainsi exprimé l'espoir de visiter des prisons comme il l'avait fait lors d'une visite précédente, "en coordonnant avec le Croissant Rouge syrien (CRS) afin de garantir les meilleures conditions de détention possibles aux prisonniers", précise Sana. Auparavant, le ministre syrien des Affaires étrangères Walid Mouallem avait promis de faire réussir la mission du CICR qui cherche à accélérer la distribution des aides aux "personnes vulnérables" dans les régions touchées par les violences. "La Syrie continuera de fournir tout ce qui est nécessaire pour faire réussir le travail du CICR, en coordination avec le Croissant Rouge syrien", a dit M. Mouallem, en recevant à Damas le chef du CICR. L'entretien s'est déroulé en présence du président du CRS Abdel Rahmane Attar, selon un communiqué de son ministère. MM. Kellenberger et Mouallem se sont mis d'accord sur "un mécanisme de coopération entre le CICR et le CRS d'un côté et le ministère syrien des Affaires étrangères de l'autre pour surmonter les difficultés", a ajouté le communiqué sans fournir des précisions sur ce "mécanisme". Le CICR a demandé maintes fois une trêve humanitaire de deux heures par jour pour acheminer l'aide, une proposition reprise par le plan de l'émissaire international Kofi Annan, préconisant notamment le retrait de l'armée des villes où elle tente d'étouffer la contestation. Damas a accepté ce plan mais ne l'a pas appliqué jusqu'à présent. Avant son arrivée à Damas, M. Kellenberger s'était dit "déterminé à voir le CICR et le CRS élargir l'éventail de leurs activités pour répondre aux besoins des personnes vulnérables". Ses entretiens devaient porter sur les moyens de répondre aux besoins croissants des personnes malades, blessées et déplacées. Selon le communiqué syrien, M. Kellenberger a exprimé sa "considération pour la coopération des autorités syriennes qui ont autorisé le CICR à accéder aux régions touchées (...) pour fournir les aides". Arrivé lundi à Damas, M. Kellenberger devrait, selon le CICR, se rendre mercredi à Deraa (sud), bastion de la contestation en proie à des assauts de l'armée et à des combats entre soldats et militaires dissidents. M. Kellenberger s'est déjà rendu en Syrie en juin et en septembre. Le 4 septembre, les autorités syriennes avaient pour la première fois autorisé le CICR à accéder à la prison centrale de Damas, dans la banlieue de Adra. La Syrie est le théâtre depuis mars 2011 d'une révolte sans précédent contre le régime de Bachar al-Assad. Les violences ont fait plus de 10.000 morts selon une ONG syrienne.