Les intervenants à la conférence internationale sur "le multilinguisme et la langue fédératrice" ont mis en exergue, mardi à Alger, l'"importance du multilinguisme à condition de préserver la particularité de la langue fédératrice". Othmane Saadi, chercheur et président de l'Association de la défense de la langue arabe en Algérie, a évoqué le multilinguisme et sa relation avec la langue fédératrice précisant que la langue fédératrice est la langue officielle et que les autres langues viennent se greffer autour de celle-ci pour la soutenir. Pour sa part, Abdelkader El-Fassi El-Fihri, enseignant à l'université marocaine Mohamed V, a de son côté, mis en évidence la nécessité de "savoir comment prendre en charge la langue fédératrice dans le Monde arabe". Il a reconnu que la diversité des langues étrangères dans le Monde arabe comme le français et l'anglais utilisés dans différents domaines scientifiques ne fait qu'"enrichir la langue fédératrice". Pour sa part, Habib Nasraoui, enseignant à l'université tunisienne de Carthage a mis en exergue l'importance du multilinguisme dans le développement de la langue arabe appelant à "trouver un mécanisme visant à tirer profit des autres langues tout en préservant notre identité". Salah Belaid, enseignant à l'université de Tizi Ouzou et coordonnateur de la conférence a estimé que " la langue officielle qui est la langue fédératrice a un rôle positif dans la société" ajoutant que "le multilinguisme n'a pas d'effet négatif à condition d'en faire un usage rationnel et le consacrer aux domaines scientifiques et techniques qui ne sont pas couverts par la langue arabe". De son côté, Hassan Béchir de l'université de Khartoum (Soudan) a appelé à une politique linguistique arabe unifiée, à l'arabisation totale de l'enseignement scolaire et universitaire et la création d'une académie de la langue arabe.