La connaissance de l'histoire des mathématiques arabes est "capitale" dans l'enseignement de cette discipline, a estimé, jeudi à Oran dans une conférence sur ce thème, le professeur Roshdi Rashed, Directeur de recherche au Centre national de la recherche scientifique (CNRS) en France. "L'aspect historique des mathématiques arabes et sa portée culturelle est un préalable indispensable dans la formation des enseignants et des chercheurs", a souligné Pr Roshdi dans une conférence-débat intitulée "La contribution arabe à l'histoire des mathématiques", qu'il a animée à l'université Mohamed Boudiaf (USTO). Ce chercheur universitaire a considéré, dans ce contexte, nécessaire la formation des étudiants à l'histoire de leur culture et l'apport des mathématiques arabes à la civilisation humaine entre le 8ème et le 15ème siècle. "Il faut réfléchir également sur la pratique scientifique des mathématiques qui n'est pas simplement des recettes à appliquer et comprendre comment la discipline a évolué à travers le temps" a-t-il soutenu. Citant comme exemple Al khawarizmi (fondateur du logarithme), Abu Kamil et Al Karaji, le professeur Roshdi a rappelé que les mathématiques arabes ont été la clef de voûte des mathématiques modernes, non seulement pour avoir contribué au développement du calcul algébrique et l'étude des opérations d'arithmétique, mais aussi par la démonstration en induction complète. Organisée à l'initiative de l'Académie algérienne de langue arabe d'Alger, cette rencontre a été également mise à profit par les participants pour débattre de l'importance du patrimoine scientifique arabe, l'héritage islamique qui ne se limitent pas aux sciences religieuses et juridiques et comportent également les mathématiques, l'astronomie, la médecine et la linguistique, a fait remarquer le président de l'Académie, Dr. Abderrahme Hadj Salah. "La linguistique arabe dépasse en efficacité la linguistique contemporaine", a-t-il souligné en substance.