Les membres de la communauté algérienne établie au Royaume Uni, se disent concernés par les élections législatives du 10 mai, une échéance à même de ramener les changements tant attendus vers l'amélioration de leurs conditions de vie à l'étranger. La majorité d'entre eux attend des futurs élus de répondre à leurs v£ux exprimés à maintes reprises lors des visites d'officiels à Londres, à l'instar de la création d'un centre culturel algérien, la prise en charge de l'enseignement de l'arabe selon le programme national d'enseignement, l'amélioration des prestations de service du pavillon national ''Air Algérie'' et la lutte contre la bureaucratie entre autres. ''Le 10 mai est une date importante'', affirment-ils espérant qu'elle marquera une transition ''sûre et de qualité'' qui cadre avec leur volonté de changement. Tarek, 36 ans, ouvrier dans un chantier à Camberwell Green a affirmé qu'il n'a jamais raté l'occasion de voter. ''En dépit de l'éloignement, je suis de près l'évolution de la situation au pays, notamment à travers les chaines de télévision nationales captées au Royaume-Uni''. ''Ce que nous voulons, dit-il, ce sont des visages nouveaux, des personnes jeunes et dynamiques porteuses de messages et surtout qui donnent espoir au peuple''. Pour lui, la communauté algérienne établie à l'étranger veut ''des choses tangibles comme la création de banques algériennes, des facilités au niveau du consulat pour l'obtention des documents notamment par le biais d'Internet, ce qui permet d'éviter les déplacements, l'amélioration des services d'Air Algérie, l'ouverture de nouvelles dessertes vers l'Algérie pour répondre aux besoins de la communauté qui se développe d'année en année''. Nacera B, enseignante de français dans une école privée, a soulevé quant à elle le problème des candidats qui ne sont pas connus des électeurs au Royaume Uni. ''Nous ne connaissons ni les candidats ni leurs programmes, il aurait été souhaitable pour notre communauté de les voir à Londres, de susciter un dialogue avec eux pour connaître leurs programmes''. ''Comment comptent-ils améliorer les conditions de vie de la communauté algérienne en Grande-Bretagne, y-a-t-il des projets pour promouvoir les liens avec le pays natal, sont autant de questions qu'on aurait souhaité leur poser'', a-t-elle ajouté. Noureddine Boudiaf, secrétaire général de l'association ''Amana'' s'est dit quant à lui fier de faire son devoir le 10 mai prochain. ''Ce que notre communauté demande surtout c'est un grand changement. Il faut que notre pays donne un avenir à nos jeunes en Algérie. Nous souhaitons également que les futurs élus viennent se rendre compte de la situation vécue à l'étranger par nos concitoyens qui font face à moults difficultés. Pour lui, ces élections ont lieu dans ''une conjoncture très particulière : il faut absolument changer de discours et apporter du neuf pour renforcer la démocratie. C'est vital pour Algérie''. Pour sa part, Abderezak Osmani, directeur d'UK ABC, a mis en relief l'importance de l'acte de voter ''pour mettre les hommes qu'il faut à la place qu'il faut''. Il regrette seulement la courte durée de la campagne électorale, affirmant que celle-ci ne permet pas de connaitre tous les candidats d'autant, ajoutera-t-il, qu'ils sont de plus en plus nombreux à la faveur de l'accroissement du nombre des nouveaux partis. La communauté algérienne établie au Royaume-Uni et en Irlande du Sud est estimée à près de 35.000, dont la majorité vit à Londres. L'ensemble du corps électoral de la communauté nationale établie à l'étranger s'élève à 988 229 électeurs, dont 80% se trouvent en France.