Les chefs d'Etat ouest-africains réunis en sommet à Abidjan ont annoncé jeudi l'envoi d'une force régionale au Mali et en Guinée-Bissau pour "sécuriser" la transition dans ces pays déstabilisés par de graves crises politico-militaires. Dans le communiqué final, les chefs d'Etat ouest-africains demandent à la commission de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) de "commencer avec effet immédiat le déploiement de la force d'attente de la CEDEAO" au Mali. Il s'agit d'aider à "sécuriser les organes de la transition et le gouvernement intérimaire en attendant que le processus arrive à son terme" et de "parer à toute éventualité dans l'hypothèse de l'usage de la force pour le recouvrement de l'intégrité territoriale du Mali", a expliqué devant la presse le président de la commission de la CEDEAO, Désiré Kadré Ouédraogo. "On attend les négociations d'abord. Le premier contingent sera un contingent de maintien et de sécurité de la transition, mais il n'est pas exclu que des unités combattantes soient envoyées plus tard" en cas d'échec des discussions, a-t-il expliqué. Les dirigeants ouest-africains ont également décidé de "déployer avec effet immédiat un contingent" en Guinée-Bissau, plongée dans une nouvelle crise depuis le putsch du 12 avril, selon le communiqué final. "Cinq cents à six cents hommes seront déployés", fournis par au moins quatre pays (Nigeria, Togo, Côte d'Ivoire et Sénégal), a précisé M. Ouédraogo. L'objectif de cette force, commandée par le colonel-major burkinabè Barro Gnibanga, est de "faciliter le retrait de la Mission d'assistance technique et militaire de l'Angola en Guinée-Bissau, d'assister la sécurisation du processus de transition" et de préparer la réforme du secteur de défense et de sécurité, indique le communiqué final.