Les partis politiques engagés dans la course des législatives du 10 mai 2012 ont redoublé d'efforts dimanche pour essayer de convaincre les électeurs, en "mettant en valeur" le contenu de leurs programmes destinés à prendre en charge les préoccupations des citoyens, en particulier les franges juvéniles. Au même moment, les activités de la salle des opérations de suivi des élections législatives de la communauté nationale à l'étranger ont été lancées au siège du ministère des Affaires étrangères à Alger. En ce 15e jour de campagne électorale, coïncidant avec le début de la troisième et dernière semaine de cette "course contre la montre" pour séduire l'électorat, le président du Mouvement de l'entente nationale (MEN), M. Ali Boukhezna, a appelé, depuis Tébessa, les Algériens à "faire confiance" aux candidats de sa formation politique qui se sont engagés, selon lui, à "tenir toutes les promesses du parti en matière de prise en charge des préoccupations des citoyens, en particulier celles des jeunes, pour les soumettre à la future Assemblée populaire nationale (APN)". M. Boukhezna a souligné que le prochain scrutin législatif marquerait une étape "décisive" dans le cheminement du pays "dès lors qu'il permettra d'ouvrir un passage vers l'instauration d'une nouvelle Constitution, fondée sur une véritable démocratie et la justice sociale". De son côté, la secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT), Mme Louisa Hanoune, a affirmé, à Bouira, sa volonté de prendre en charge les préoccupations des citoyens inhérentes notamment au logement et au chômage. Sur le plan économique, Mme Hanoune a prôné la réhabilitation du secteur public et la relance de l'investissement dans les secteurs de l'agriculture et de l'industrie, "réputés être les plus grands pourvoyeurs d'emplois". A Aïn Témouchent, le président du parti Ahd 54, M. Ali Fawzi Rebaïne, a souligné que le programme de son parti "privilégiait les initiatives algériennes de développement''. "La réussite de ces initiatives dépendra du règlement des difficultés rencontrées sur le terrain comme les pratiques bureaucratiques, l'accès au foncier industriel et l'octroi de crédits bancaires'', a-t-il ajouté. Le leader d'Ahd 54 a estimé, par ailleurs, que les ressources naturelles du pays "devraient profiter à tous les Algériens là où ils se trouvaient'', mettant l'accent sur le changement radical qu'apportera son parti en "rendant au peuple ses droits". Le président du Front El-Moustakbal, M. Abdelaziz Belaïd, a réitéré, lui, son appel pour lancer un "débat national", au cours d'une visite de proximité à Annaba. M. Belaïd a soutenu qu'un tel débat, "serein et responsable", était "susceptible d'apporter des solutions aux problèmes des Algériens", ajoutant que le Front El-Moustakbal, en tant que jeune parti, voulait "attirer en son sein le maximum de personnes compétentes et intègres" pour "contribuer (à) à la correction des +comportements immoraux+ dans la gestion actuelle des affaires du pays". Pour sa part, le secrétaire général du parti de l'Alliance nationale républicaine (ANR), M. Belkacem Sahli, a expliqué depuis Aflou (wilaya de Laghouat) que le programme de son parti prévoyait ''l'édification de la République des institutions et de l'Etat de la modernité et de la citoyenneté''. M. Sahli a proposé, d'autre part, l'encouragement de l'investissement pour assurer une transition de l'économie basée sur les hydrocarbures à une autre créatrice de richesses, alors que dans le secteur de l'éducation, l'ANR entend mettre en £uvre tous les moyens pour créer une école nationale produisant un "bon citoyen" et non pas un "militant politique''. Au chapitre social, il a expliqué que son parti prévoyait l'octroi de prêts sans intérêts au profit des couches sociales moyennes, afin de leur permettre de réaliser leur propre logement, la lutte contre la vente et la spéculation des logements sociaux, ou la garantie de l'accès aux soins et à l'enseignement. Quant au président du Mouvement des citoyens libres (MCL), M. Mustapha Boudina, il a proposé, depuis Annaba, la création d'une "charte de la citoyenneté", qui déterminera, selon lui, ''la place et le rôle de tout un chacun dans la société''. Le leader du MCL a appelé, par ailleurs, les Algériens, en particulier les jeunes, à s'investir dans la "révolution scientifique, le savoir et les technologies''. L'exploitation du savoir-faire "permettra de placer l'Algérie sur la bonne voie" et de ''résoudre les problèmes de l'ensemble du peuple, en particulier des jeunes'', a-t-il dit. De son côté, le secrétaire général du parti du Front de libération nationale (FLN), M. Abdelaziz Belkhadem, a indiqué, à Tizi-Ouzou, que son parti accordait la primauté à la lute contre le chômage à travers la relance de la stratégie industrielle pour la création d'emplois productifs et permanents. Il a estimé que ''le balisage de cette voie, visant à réduire le stock des demandeurs d'emploi, passe par le recadrage du système de fonctionnement des investissements, ou le règlement du problème du foncier industriel à travers la création de zones d'activités et la réhabilitation de zones industrielles". En matière de fiscalité, le FLN propose ''la refonte totale du dispositif actuel des impôts de manière à assurer plus d'efficience économique, sociale, de solidarité et d'équité'', proposant ''entres autres plus d'imposition sur les grosses fortunes''. Enfin, le président du Front national pour la justice sociale (FNJS), M. Khaled Bounedjma, s'est prononcé, à Souk Ahras, pour la suppression du casier judiciaire de la liste des pièces exigées pour un dossier de recrutement des jeunes demandeurs d'emploi. M. Bounedjma a plaidé également pour "la réinsertion des jeunes ayant commis des fautes", considérant que la société "devait veiller à leur redonner une chance en leur offrant des opportunités d'insertion professionnelle". A l'étranger, les préparatifs pour la tenue du scrutin législatif a pris fin pour l'ensemble des bureaux de vote prévus à travers les Etats-Unis, tandis que les candidats continuaient à mener une campagne électorale "transatlantique" entre les Etats-Unis, le Canada et plusieurs pays d'Europe.