Le taux de participation ''appréciable'' aux élections législatives du 10 mai traduit la volonté des Algériens d'accéder au changement en opérant une "rupture" avec le passé, a relevé la presse nationale vendredi, soulignant du coup la fin de la légitimité historique tout en s'inspirant toutefois du message "novembrien". ''Horizons'' estime dans un commentaire intitulé "le chalenge novembrien" que ce cinquantenaire de l'indépendance est tout simplement dédié à "la génération des bâtisseurs que le scrutin de la rupture, marquant la fin de la légitimité historique, autorise pleinement. Telle est la signification fondamentale des législatives de mai qui restent intiment liées à l'avènement de la nouvelle Algérie de la légitimité démocratique". "Sur le rempart de la résistance républicaine, le piège grossier du +devoir d'ingérence+ a été déjoué par l'Algérie des espérances démocratiques", écrit le quotidien, ajoutant plus loin que "le message novembrien de la rupture ne s'écarte pas des enjeux du siècle de la mondialisation impitoyable". Pour El Moudjahid, ce scrutin a "un seul vainqueur, l'Algérie", soulignant que "les Algériens ont donné une belle image de la démocratie citoyenne, prouvant au monde entier qu'ils sont loin d'être détachés de la chose politique". "Ce qui frappe (dans cette participation), c'est cette jeunesse au discours franc, mais ô combien rassurant, quant à sa prise de conscience et à son refus de se laisser entraîner vers des lendemains sans issue, ce que certaines voies tentent de faire croire", relève encore le même journal. De son côté, El Chaâb, dans un éditorial intitulé "un autre pas vers l'avenir", écrit que "l'intérêt de l'Algérie et son peuple doivent être les seuls critères pour tous les choix législatifs à venir", sans porter atteinte "à l'équilibre politique, social et économique". Le même journal relève par ailleurs que les citoyens, en se rendant en grand nombre aux urnes, ont porté un sérieux " coup" aux abstentionnistes, indiquant que pour les Algériens, seules "la paix et la sécurité" passent avant tout autre considération. Dans un éditorial intitulé "le lourd poids des poids légers'', Le Temps d'Algérie écrit " qu'il y avait certes, affluence nombreuse ici et là à travers le territoire national. Mais il y a eu désaffection importante dans les quartiers populaires". "Qu'on le juge satisfaisant ou peu honorable, ce taux de participation sera décisif dans l'orientation politique à venir. Ce que les analystes et autres commentateurs, prompts à décortiquer en amont et en aval l'événement, aligneront une à une les raisons de la réussite ou de l'échec". Pour sa part El Massa a mis en exergue le nombre "important" de personnes qui se sont rendues aux urnes, en réponse à l'appel lancé mardi dernier à Sétif, donnant ainsi un message fort aux adeptes du boycottage des élections. Le quotidien a estimé que l'affluence "considérable" des citoyens en particulier les jeunes dans les bureaux de vote, qui croient en le changement à la faveur des réformes entreprises, a été le résultat de l'appel de M. Bouteflika lancé mardi dernier à Sétif à l'adresse notamment de la jeunesse. El Watan estime pour sa part que le taux de participation "qui reste officiel et difficile à confronter à la réalité, surprend par rapport aux constatations de nos journalistes à travers le pays, peu d'affluence même à l'intérieur et dans les zones réputés traditionnellement pro vote". "Un taux officiel satisfait les équilibres internes du système et beaucoup de suspicion quant à la crédibilité du vote : le changement est encore loin", juge le quotidien. El Nasr a commenté le taux de participation "de surprise" pour tout le monde et a même dépassé les prévisions des analystes et commentateurs les plus optimistes, qui ont pris en considération le contexte à travers le pays et la région.