Le ministre des Affaires religieuses et des wakfs, Bouabdallah Ghlamallah, a affirmé samedi à Constantine que l'Imam Abdelhamid Benbadis "privilégiait le recours à la science et à la religion pour mieux diagnostiquer l'origine du mal algérien de l'époque et le traiter". S'exprimant devant les participants à un colloque international sur "La pensée politique du Cheikh Benbadis", dont il a présidé la cérémonie d'ouverture au théâtre régional de la ville, le ministre a précisé que le leader du mouvement réformiste algérien avait considéré cette méthodologie comme le "fondement de toute tentative d'opérer un changement positif dans les différents domaines de la vie d'une société". La vision de l'Imam a eu des "répercussions louables" sur la préservation de l'identité du pays, de son unité sociogéographique, de ses valeurs, de ses spécificités culturelles et cultuelles et de sa personnalité en tant qu'entité unie mais différente de ce que le colonialisme a voulu en faire, a souligné le ministre. M. Ghlamallah a ajouté que le fondateur de l'association des Oulémas musulmans algériens avait su comment répandre la conscience nationaliste qui a ensuite cimenté la nation et permis de déclencher, quelques années plus tard, la Révolution du 1er novembre 1954 et de recouvrer la souveraineté nationale. Le leader du réformisme en Algérie (1889-1940) avait "déployé d'importants efforts pour étendre la pensée réformiste sur tout le territoire national et faire parvenir son message nationaliste se résumant par sa célèbre citation "l'Algérie n'est pas la France, elle ne veut pas être la France et ne peut pas l'être même si elle le voulait", a ajouté le ministre. L'historien Abdelaziz Filali, président de la fondation Benbadis, initiatrice de ce colloque auquel participent des chercheurs algériens et étrangers représentant le Liban, l'Arabie Saoudite, l'Egypte, la Syrie, la Tunisie et la France, a précisé que le programme comprend la présentation d'une vingtaine de conférences et de communications réparties sur six séances. Des expositions de documents, de coupures de presse de l'époque et d'une partie de la bibliothèque personnelle de Cheikh Benbadis ainsi que la projection de films documentaires consacrés à la vie et à l'oeuvre de l'Imam ont constitué les autres activités de ce colloque qui se poursuivra dimanche avant la lecture des recommandations. Le ministre s'était auparavant recueilli au Carré où repose cheikh Benbadis avant de présider une cérémonie de baptisation de l'hôpital de la cité El Bir du nom du médecin Moudjahid Abdelhafid Boudjamâa et du lycée du quartier Zaouche du nom du Chahid Mohamed Tlilani.