Le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Daho Ould Kablia, a souligné mercredi que le peuple n'avait pas protesté "pour clamer qu'on lui avait volé ou dénaturé son choix", après l'annonce des résultats du scrutin législatif du 10 mai. "Ce qui nous conforte dans notre jugement sur ces élections et leur crédibilité, c'est que nous n'avons vu nulle part le peuple protester pour clamer qu'on lui a volé ou dénaturé son choix", a affirmé le ministre dans un entretien accordé à l'APS (Lire l'intégral des questions-réponses sur le site : www.aps.dz), à la veille de l'installation de la nouvelle Assemblée populaire nationale (APN). M. Ould Kablia a estimé, au sujet du rejet exprimé par des partis politiques des résultats du scrutin du 10 mai, qu"'il était prévisible que les partis qui criaient victoire avant le scrutin, de manière irréaliste, ont été désappointés par le vote des électeurs qui les ont jaugés à leur véritable poids. Il est donc normal qu'ils crient à la fraude et au scandale". S'agissant du grief avancé par ces partis relative au report des voix de ceux touchés par le pourcentage éliminatoire de 5% vers certains grands partis, M. Ould Kablia a expliqué que "le pourcentage éliminatoire de 5% a été une décision des parlementaires de l'Alliance", précisant, à ce sujet, que "le gouvernement avait proposé un pourcentage de 3% dans le projet soumis à l'Assemblée". "Il ne fait pas de doute qu'avec ce dernier taux de 3%, les partis moyens, les nouveaux partis et les listes indépendantes auraient obtenu globalement une cinquantaine de sièges supplémentaires, ce qui aurait été plus juste, mais la loi est la loi", a-t-il dit. Répondant à une question relative aux conséquences du boycott de l'APN, décidé par une vingtaine de partis politiques, le ministre a soutenu que ces partis devraient être logiques avec eux-mêmes. "Quand on ne reconnaît pas un parlement on démissionne", a-t-il déclaré à ce propos. M. Ould Kablia a estimé, dans ce sens, que la décision du boycott "a été prise hâtivement sous l'effet de la colère", affirmant que "le retour progressif vers l'apaisement les ramènera à la raison et à la normalisation". Il a, toutefois, reconnu que la loi ne prévoit rien dans ce cas, soutenant, dans ce cadre, que "le règlement intérieur de l'APN peut le faire pour prévenir toute forme de dysfonctionnement". En outre, et à propos de l'appel de ces partis pour la création d'un parlement populaire, le ministre a estimé qu'un tel appel "est plus qu'une utopie", la qualifiant "d'atteinte grave à l'Etat de droit, à la pratique de la démocratie et au respect de la volonté populaire". En réponse à une question relative à une révision à la baisse du régime indemnitaire des députés, il a souligné que "le problème de la confirmation ou de la révision des émoluments et des indemnités des parlementaires relève des attributions de l'Assemblée". Il a cependant reconnu que "beaucoup" de partis et une "grande partie" de l'opinion publique souhaitaient une révision à la baisse des indemnités des députés. M. Ould Kablia a soutenu, dans le même ordre d'idées, que les dernières initiatives visant le boycott de l'APN "renforcent l'idée que cette question doit être examinée en priorité, notamment, en liant ces indemnités à la présence et à la participation effective aux travaux du Parlement".