Des experts politiques ont été unanimes à dire que la politique hostile menée par le régime putschiste au Mali contre l'Algérie, sans égard pour le peuple malien, est un "acte suicidaire" et ce après quatre années de gouvernance marquées par l'échec à tenir les promesses faites sur les plans politique, économique et militaire. L'expert et analyste politique, Mohamed Khodja a déclaré à l'APS que face à l'échec cuisant du régime putschiste au Mali, il est désormais évident que Bamako cherche à passer une thèse d'une "absurdité totale", alors même que des forces étrangères et des mercenaires opèrent à l'intérieur du pays. Il a attribué cette escalade au rôle joué par les militaires maliens au profit des puissances étrangères qui les manipulent. L'expert, qui est enseignant de sciences politiques à l'Université Alger 3, a souligné que le régime putschiste au Mali a échoué dans son entreprise de développement et s'est embourbé dans un cycle d'insécurité et d'instabilité, en quête de tromper l'opinion publique interne. Les liens de l'Algérie avec les peuples de la région sont bien plus solides que le discours hostile de Bamako, a rétorqué M. Khodja, soulignant que la situation au Sahel est exploitée par des parties étrangères qui s'appuient sur les régimes putschistes pour s'imposer et spolier les richesses de la région. "Comment le régime putschiste de Bamako peut prétendre au développement, alors qu'il mène une attitude hostile contre l'Algérie qui lui offre un accès aérien et terrestre", s'est-il indigné, qualifiant cette attitude de "suicidaire". L'expert en géopolitique et relations internationales, Arslan Chikhaoui, a, quant à lui, souligné que les putschistes au Mali "s'adonnent à un jeu dangereux", et que cet acte hostile fait suite aux multiples attaques verbales lancées par l'ex vice-Premier ministre, Abdoulaye Maiga, lors de la 79e session de l'AG de l'ONU où il s'était livré à des accusations directes et sans précédent contre l'Algérie dans un langage choquant et déplacé. Rappelant que le régime putschiste au Mali tente de montrer son différend avec l'Algérie dans le cadre d'un jeu manifeste d'alliances aux conséquences incertaines pour ce pays, l'expert a affirmé que cette aventure comporte de nombreux risques, notamment l'isolement diplomatique dans une région où la coopération est indispensable pour relever les défis sécuritaires et de développement. Compromettre la stabilité des relations entre l'Algérie et le Mali, c'est permettre à des parties étrangères de prendre le contrôle sur les ressources minières indispensables aux industries alternatives à faible empreinte carbone, a-t-il estimé. De son côté, l'analyste politique Redouane Bouhidel a considéré que la junte putschiste au Mali "poursuit sa politique irresponsable envers l'Algérie sans égard pour le peuple malien, ni pour les bonnes relations historiques liant les deux pays". L'analyste politique Rachid Allouche a, pour sa part, indiqué que les agissements du conseil militaire au Mali s'inscrivent dans la mise en œuvre d'agendas dictés par des parties extérieures qui cherchent à miner la sécurité et la stabilité dans la région du Sahel. En cherchant à faire passer l'Algérie comme une menace pour la paix et la sécurité dans la région, il s'agit là d'un "piège" tendu par des puissances étrangères dans la région du Sahel, "oubliant que l'Algérie dispose d'une vision historique envers le Sahel, fondée sur sa crédibilité diplomatique accumulée et des solutions proposées, que ce soit en matière de sécurité ou de développement, en tant que voie incontournable pour résoudre toutes les problématiques de la région", a-t-il ajouté. Allouche a souligné que la posture adoptée par le régime putschiste au Mali s'explique par son incapacité à définir une politique intérieure pour la société malienne. Ce régime putschiste qui a échoué depuis quatre années à réaliser ne serait-ce qu'une partie des promesses faites dans les domaines politique, économique et militaire, fait désormais appel à des mercenaires. "La junte militaire au pouvoir au Mali ne saurait tenir de tels discours et adopter de tels postures déshonorantes sans l'impulsion de forces extérieures cherchant à entrainer l'Algérie dans un piège. Ce sont ces forces qui ne souhaitent pas voir la stabilité s'installer dans la région du Sahel", a-t-il fait observer.