Le président de l'Association générale des entrepreneurs algériens (AGEA), Mouloud Kheloufi, a appelé jeudi à autoriser les entreprises du BTPH à importer du ciment selon leurs besoins précis, pour faire face à la spéculation et à la forte demande sur ce matériau stratégique. Durant cette période de forte demande sur le ciment, ces entreprises trouvent des difficultés à s'approvisionner de ce produit, ce qui engendre des retards dans les délais de réalisation de leurs projets, a expliqué M .Kheloufi à la presse en marge d'une rencontre sur la mise à niveau des entreprises du secteur. A la différence de l'hiver, la période sèche (de mars à août) est propice aux travaux de construction, créant ainsi un déséquilibre entre l'offre et la demande, à laquelle s'ajoute la spéculation sur ce matériau, a-t-il argumenté. Il préconise, dans ce sens, l'octroi d'agréments à ces entreprises pour importer des quantités de ciment en fonction des besoins de leurs chantiers, a-t-il ajouté. Ces quantités importées ne devraient pas être destinées à la commercialisation mais seulement à la réalisation des projets de construction, recommande le président de cette association, qui regroupe près de 1.200 entreprises du BTPH. Parmi les causes de cette hausse des prix, ce responsable a cité les arrêts techniques simultanés de maintenance programmés au mois d'avril dans les cimenteries de Meftah (Blida), d'Oued Sly (Chlef) et de Béni Saf (Ain Temouchent), accentuant le problème de la disponibilité de ce matériau. "Nous avons proposé de programmer les arrêts techniques étalés sur différentes périodes", a-t-il dit, ajoutant que dans les prochains jours, l'AGEA va adresser une lettre au ministre de l'Industrie, de la PME et de la promotion de l'Investissement, pour lui soumettre ses propositions. M. Kheloufi reconnaît par ailleurs que les pouvoirs publics ont pris des mesures rigoureuses pour réguler le marché en effectuant des contrôles au niveau des cimenteries et des entreprises de réalisation. Le gouvernement avait décidé en 2009 d'importer un million de tonnes de ciment pour faire face à la grande spéculation que connaissait le marché national en la matière. La production des douze cimenteries publiques avoisine actuellement les 11,3 millions de tonnes/an et devrait atteindre près de 29 millions de tonnes à l'horizon 2020, avait indiqué récemment à l'APS un responsable du Groupe industriel des ciments d'Algérie (GICA). Le programme d'investissement de GICA, doté d'un montant de près 320 milliards de DA (plus 4 milliards de dollars) porte notamment sur l'extension des capacités de certaines cimenteries existantes et la réalisation de nouvelles notamment à Bechar, Adrar et Tamanrasset. Le secteur public couvre 65% de la production nationale, alors que le reste est assuré par le secteur privé.