Attente n Seule la hausse de production pourra mettre fin aux phénomènes de spéculation et de l'augmentation incessante des prix de ce matériau. La production nationale du ciment devrait atteindre près de 20 millions de tonnes à l'horizon 2015, à la faveur d'un plan de développement doté d'une enveloppe financière de plus de 150 milliards de dinars, a indiqué ce matin à l'APS le responsable de la communication du Groupe industriel des ciments d'Algérie (Gica). Ce programme quinquennal (2011-2015) vise à «répondre à la préoccupation de l'Etat d'assurer la disponibilité, en quantité suffisante, des produits stratégiques et sensibles, essentiels à la réalisation de grands projets d'infrastructures économiques et sociales comme les routes, autoroutes, barrages et logements», a-t-il précisé. Le plan d'investissement de Gica porte notamment sur l'extension des capacités de production de ciment par la réalisation de nouvelles lignes sur les sites de cinq cimenteries en exploitation. Il s'agit des sociétés des ciments de Béni Saf (Aïn Témouchent), de Zahana (Mascara), de Meftah (Blida), de Aïn Kebira (Sétif) et de Oued Sly (Chlef) pour une production additionnelle de 8,5 millions de tonnes de ciment par an. Cette opération permettra de porter la production du secteur public de 11,3 millions de tonnes par an actuellement à près de 20 millions de tonnes d'ici à 2015, selon le même responsable. Le Groupe Gica a, d'ores et déjà, «choisi les partenaires pour mener cette opération et il reste actuellement la finalisation des contrats», a-t-il indiqué. Il est à rappeler que le pays vit une grave crise de ciment ces deux dernières années. L'offre est nettement inférieure à la demande, ce qui est à l'origine d'une hausse vertigineuse des prix. Actuellement le sac de 50 kg de ciment est cédé à 650 dinars, ce qui pénalise des centaines de milliers de citoyens et de petites entreprises de bâtiment. En 2010, le sac coûtait jusqu'à 800 DA. Pour faire face à cette situation de crise, les pouvoirs publics ont décidé, en mai 2009, d'importer 1,5 million de tonnes. Mais cela n'a pas réglé le problème, car de grandes quantités ont été stockées par des spéculateurs qui continuent à dicter leur loi sur le marché. Une autre décision d'importer un million de tonnes a été prise en mai 2010, mais elle n'a pas été mise en application. Pour le responsable de communication du groupe Gica, cette mesure n'a pas été appliquée «parce que le besoin ne s'était pas fait sentir», précisant que cela se fera «dès que nécessaire». Il semble que les responsables ignorent la réalité du terrain ! Les quatre sociétés relevant du Groupe, à savoir Sodmac de l'Ouest, Sodismac d'Alger, Aïn El-Kebira et Hamma Bouziane (Constantine) de l'Est «sont prêtes à agir dans les plus brefs délais s'il y a nécessité», assure-t-il. Avec une production de plus de 11 millions de tonnes par an, le secteur public du ciment couvre 65% de la production nationale, alors que le reste est assuré par le secteur privé. En 2010, la production avait atteint 11,219 millions de tonnes contre 11,513 millions de tonnes en 2009, en baisse de 3%.