L'Association générale des entrepreneurs algériens (AGEA) a exhorté lundi les pouvoirs publics à procéder «en urgence» à une régulation du marché du ciment pour remédier à son «déséquilibre» actuel. «L'Etat doit procéder en urgence à une régulation du marché du ciment, dont l'offre demeure insuffisante et déséquilibrée», a déclaré le président de l'AGEA, Mouloud Kheloufi lors d'une conférence de presse consacrée à la présentation des résolutions issues des premières assises nationales du BTPH, organisées récemment à Annaba. Selon lui, le déficit du marché s'élève à quelque 3 millions de tonnes auquel l'Etat peut faire face en procédant notamment à l'extension des capacités de production de ses cimenteries. La solution réside dans l'augmentation de la part de l'Etat dans la production nationale du ciment, a soutenu M. Kheloufi expliquant à cet effet que l'augmentation entraînerait un équilibre du marché et un alignement des prix entre producteurs publics et privés. L'Algérie produit actuellement quelque 20 millions de tonnes de ciment, dont 13 millions de tonnes, sont produites par des cimenteries publiques, le reste étant assuré par des entreprises privées, selon les chiffres avancés par M. Kheloufi. Mais l'écart des prix entre le ciment produit par les entreprises publiques et privées reste important, puisque un sac de ciment de 50 kg se vend à 230 dinars sortie usine publique alors que le prix de ce même sac atteigne presque le double à 450 dinars sortie usine privée. Ces prix frôlent actuellement les 650 dinars le sac sur le marché informel en raison de la spéculation sur ce produit, dont la demande augmente à la belle saison, période propice au lancement de nombreux chantiers de construction, explique cet entrepreneur qui prédit une augmentation des besoins à la faveur du prochain programme quinquennal. Début juin le ministre de l'Industrie et de la Promotion de l'investissement, Hamid Temmar avait annoncé l'importation d'un million de tonnes de ciment pour faire face à la «grande spéculation» que connaît le marché national. Le ministre avait également annoncé que le gouvernement allait prendre des mesures de plafonnement des prix du ciment et des marges des différents intervenants à la faveur d'un décret qui sera publié prochainement. Sur ce point M. Kheloufi a estimé que l'importation de cet agrégat doit répondre au déficit pour rétablir l'équilibre du marché et éviter la spéculation mais ne constitue pas, selon lui, «la solution idoine» pour résoudre ce problème.