Le groupe des Frères musulmans a appelé à un dialogue national pour débattre des moyens de "protéger la révolution" à quelques jours seulement du second tour des élections présidentielles qui oppose leur candidat Ahmed Morsi à Ahmed Chafiq. Dans un communiqué diffusé samedi, les Frères musulmans ont souligné que leur initiative était essentiellement destinée aux forces "nationales et révolutionnaires" en vue de s'unir contre toute tentative visant à "reproduire l'ancien régime", en allusion à leur adversaire Ahmed Chafiq. Mohamed Morsi aurait eu des consultations avec plusieurs personnalités partisanes et politiques, ainsi qu'avec les candidats, en prévision de la tenue, samedi, d'une réunion de concertation pour convenir "d'un plan d'action qui s'accorde avec les défis" pour barrer la route au candidat de l'ex régime, selon des sources du parti pour la Liberté et la justice bras politique des Frères musulmans. Les dirigeants du parti pour la Liberté et la justice n'ont pas imposé de conditions pour engager un dialogue qui leur permettra de parvenir à un accord avec leurs nouveaux partenaires politiques potentiels, alors qu'on parle de postes importants qui seraient promis aux candidats Hamdeen Sabbahi et Abdel Moneim Abou el Foutouh. Le vice-président du parti pour la Liberté et la justice, Issam Ariane s'est dit favorable aux multiples initiatives relatives à la prochaine étape et à la conjugaison des efforts de tous, notamment des jeunes de la révolution pour l'édification du pays. Les Frères musulmans aspirent à trouver des alliances "difficiles" avant le second tour prévu du 16 au 17 juin prochain, dans une tentative visant à attirer la sympathie des partisans de Sabbahi et d'Abou El Foutouh, ainsi que du mouvement des jeunes de la révolution et de la gauche égyptienne pour prendre le dessus sur Ahmed Chafiq. Cependant les anciens différends entre ces forces politiques et les Frères musulmans, continuent d'entacher leurs relations. L'idée d'alliance rejetée par Sabbahi a été accueillie favorablement par Abou el Foutouh, alors que les mouvements de la révolution ont des exigences liées notamment à la prochaine constitution et à la participation au pouvoir. La mouvance islamiste tente de démonter que le parti dissous, qui semblerait encore actif, a favorisé le passage de Ahmed Chafiq au second tour, alors que les observateurs estiment que le candidat a accédé à la seconde étape des présidentielles grâce à l'électorat craignant le triomphe des islamistes. Les dirigeants des partis salafistes ont affirmé leur soutien au candidat des Frères musulmans Mohamed Morsi pour le prochain tour. Alaa Al Asouani, un activiste des forces révolutionnaires, a appelé à la formation d'un front national pour soutenir les Frères musulmans. Pour sa part, Ouail Ghneim, activiste du mouvement révolutionnaire a indiqué que la balle est maintenant dans le camp des Frères musulmans pour s'ériger en tant que force politique indépendante de l'ancien régime à travers l'unification des rangs et la mise au point d'"un véritable agenda national" pour parvenir au consensus. Des manifestations sont organisées à travers l'Egypte à la suite de l'annonce des résultats des élections qui semblent mettre les égyptiens dans une situation embarrassante : choisir entre les islamistes ou les résidus de l'ancien régime.