La coalition des "forces civiles égyptiennes" a adopté "le document d'engagement" qui comporte les "principes républicains" comptant 12 clauses que le prochain président est tenu de respecter. Le document sera présenté aux deux finalistes du second tour de la présidentielle Mohamed Morsi et Ahmed Chafiq et à l'ensemble des partis et forces politiques pour signature. Le document adopté mercredi par les forces du "courant civil unifié pour la réalisation des objectifs de la révolution" qui compte plusieurs partis et d'anciens candidats, recommande le maintien du caractère "civil" de l'Etat, la création d'un conseil présidentiel avec plusieurs vice-présidents dont les noms seront annoncés avant le second tour de la présidentielle et la formation d'un gouvernement de coalition élargi qui représente tous les courants et forces politiques et sociétales. Entre autres noms proposés à la tête de ce gouvernement figure Mohamed al Baradei. Le document insiste également sur l'engagement du prochain président quant au respect du droit du peuple à la "résistance et à la révolution" en cas de non application des clauses citées ou de transgression flagrante de la constitution, des droits ou libertés publiques. La publication des détails de la mouture finale du dit document est prévue ce jour lors d'une conférence de presse. Celle-ci coïncide avec le début de la campagne électorale pour le compte du second tour de la présidentielle prévu les 16 et 17 juin prochain dans une ambiance tendue entre les partisans des candidats Mohamed Morsi et Ahmed Chafiq. Le bureau de la campagne d'Ahmed Chafiq a annoncé que le candidat avait réitéré son engagement quant à l'adoption des "principes de la révolution du 25 janvier" dont la non-reconduction de l'ancien régime" et la non-ingérence dans les procès en cours des symboles du parti national dissous. Ahmed Chafiq avait affiché une volonté de coopération avec les forces politiques y compris les jeunes de la révolution pour cristalliser une approche susceptible de parvenir à une entente nationale. De leur côté, les Frères musulmans ont indiqué ne pas s'opposer à la formation d'une "institution présidentielle" qui comptera des personnalités coptes et partisanes en dehors du parti pour la liberté et la justice en qualité de conseillers du président. Ils ne s'opposent pas non à ce qu'une personnalité n'appartenant pas à la confrérie des Frères musulmans soit désignée à la tête d'un gouvernement de coalition composé de tous les courants et des membres du parlement. Il s'agit là de principes déjà approuvés par le conseil consultatif des Frères musulmans lors de sa réunion tenue mercredi. Helmi al Djazzar, membre de la haute instance du parti pour la liberté et la justice a affirmé que les négociations et rencontres se poursuivaient encore entre les forces politiques et le candidat Mohamed Morsi pour former "un front révolutionnaire qui fera face aux symboles de l'ancien régime". D'autre part, la campagne électorale a été ces deux derniers jours, entachée de divers incidents dont des incendies et actes de violence entre les sympathisants des deux candidats. Par ailleurs, des sources partisanes ont mis en garde contre le discours médiatique des Frères musulmans qui pourrait attiser le mécontentement des Egyptiens et mener le pays vers le chaos. Des forces révolutionnaires ont appelé quant à elles, à l'organisation de manifestations demain vendredi pour revendiquer l'application de la loi d'isolement politique des symboles de l'ancien régime et l'exclusion d'Ahmed Chafiq du second tour de la présidentielle.