L'intersyndicale des spécialistes de la santé publique a appelé, mardi à Alger, les autorités à intervenir d'urgence pour prendre en charge les principales revendications soumises aux parties concernées, ayant trait notamment à la préservation des libertés syndicales et le droit à la grève. L'intersyndicale, qui regroupe le syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP), le syndicat national des praticiens spécialistes de la santé publique (SNPSSP), le syndicat national des professeurs de l'enseignement paramédical (SNPEPM) et le Syndicat national algérien des psychologues (SNAPSY), a mis l'accent sur la nécessité d'améliorer la prise en charge sanitaire, de protéger l'action syndicale, de mettre les médicaments à la disposition des patients et de réviser le projet de statut de la santé publique. Par ailleurs l'intersyndicale des spécialistes de la santé publique a préconisé l'implication des représentants de ces syndicats dans la commission nationale chargée d'examiner le projet de statut de la santé publique visant à actualiser le statut de 1985. Dans ce contexte, le secrétaire général du SNPSP, Lyes Merabet a souligné que la situation du secteur "s'est considérablement dégradée" d'où la nécessité, a-t-il dit, pour les parties concernées "d'intervenir d'urgence". Il a, dans la même lancée, rappelé que l'intersyndicale avait récemment adressé une correspondance au président de la République, Abdelaziz Bouteflika, l'invitant à intervenir d'urgence pour régler la situation "catastrophique" du secteur de la santé publique. L'intersyndicale a, par ailleurs, appelé le président Bouteflika à intervenir pour protéger les droits qui sont quotidiennement bafoués, outre "les pressions" exercées par l'administration sur les syndicalistes. Le président du SNPSP a dénoncé la position prise récemment par le ministère de la Santé à l'égard du SNPSSP sous prétexte que ce syndicat "dont le mandat a pris fin le 14 mars active d'une manière non conforme à loi". M. Merabet a, dans ce sens, indiqué que le ministère de tutelle "n'a pas le droit de geler l'activité syndicale, de telles mesures relevant des prérogatives du ministère du travail uniquement". Pour sa part, le secrétaire général du SNPSSP, Mohamed Yousfi a dénoncé les mesures arbitraires prises par le ministère de tutelle à l'encontre des grévistes parmi les praticiens spécialistes de la santé publique. Ces mesures portent notamment sur "une ponction d'un mois sur les salaires des spécialistes grévistes". M. Yousfi a tiré la sonnete d'alarme sur le "manque flagrant" de médicaments sur les marchés, notamment les vaccins et certains médicaments essentiels, ajoutant que le ministère "ignore" cette situation. S'agissant de la revendication relative à l'augmentation des salaires, M. Yousfi a souligné que "les augmentations dont ont bénéficié les médecins spécialistes étaient programmées depuis 2011". Il a, dans ce contexte, insisté sur la nécessité pour le ministère d'ouvrir les portes du dialogue avec les organisations syndicales "afin de remédier à la crise que traverse le système de santé en Algérie" et les impliquer dans la préparation du nouveau projet de statut du secteur. Enfin, M. Yousfi a affirmé, qu'au cas où ces revendications ne sont pas prises en charge dans les meilleurs délais, l'intersyndicale organisera des manifestations et des sit-in au niveau national. Le ministre de la Santé, de la population et de la réforme hospitalière, Djamel Ould Abbès, avait récemment déclaré que les mouvements organisés en mai dernier par le SNPSSP étaient "injustifiés", rappelle-t-on.