Hommage aux artistes algériens qui ont marqué par leur inspiration et leur sensibilité créative la vie culturelle et intellectuelle du pays. Le Théâtre national Mahieddine-Bachtarzi était encore au rendez-vous dimanche dernier. Cette fois-ci, par une série d'activités culturelles destinées à rendre hommage aux artistes algériens, présents ou absents, qui ont marqué par leur inspiration et leur sensibilité créative la vie culturelle et intellectuelle du pays. Il y a de cela un peu plus d'une douzaine d'années, fut instaurée la Journée nationale de l'artiste, coïncidant avec la commémoration du triste anniversaire de l'exécution, par les forces coloniales, de l'artiste Ali Maâchi. Depuis lors, et en souvenir de ce triste anniversaire, le secteur de la culture et la communauté des artistes célèbrent annuellement cette journée par de riches programmes d'activités culturelles en hommage à cette élite de la société qui a été aux côtés de son peuple durant la Révolution, et qui continue encore à refléter ses réalités, à porter ses aspirations, à lui tracer les chemins du rêve et de l'espérance. Fidèle à ce rendez-vous historique et culturel, le ministère de la Culture, à sa tête Mme Khalida Toumi, a marqué de sa présence, cet hommage rendu à tous les artistes sans distinction aucune, (morts ou vivants), en présidant une cérémonie de remise des trophées aux lauréats du «Prix Ali Maâchi», et en assistant à la présentation d'un spectacle chorégraphique intitulé, Min Alouane Bladi du Ballet national algérien, et à des concerts données par de nombreux ensembles artistiques et musicaux, sous la direction artistique du maestro Nouredine Kaddour. Mme la ministre a profité de cette opportunité pour mettre en avant les problèmes de l'artiste: «Il s'agit de libérer l'expression intellectuelle et artistique des entraves qui la brident, et de réformer les systèmes et les programmes pour favoriser l'éveil de l'esprit critique, sans lequel il ne saurait y avoir ni recherche ni créativité», a-t-elle affirmé. Elle ajoute que son département n'a pas ignoré la situation qu'endure l'artiste, et qu'elle fera tout son possible pour lui restituer la place qu'il mérite. A propos du «Prix Ali Maâchi», il faut rappeler qu'il a été institué en 2004 sur décision du président de la République Abdelaziz Bouteflika qui précisa alors qu'il «était destiné à mettre en valeur ceux qui signeront, avec mérite, l'avenir culturel, intellectuel et créatif en Algérie». Ali Maâchi, jeune marin, né en 1927 à Tiaret a, en peu de temps, beaucoup donné à son pays, pour sa liberté et la prospérité de son art et de sa culture. Son amour de la musique lui a été inspiré par les océans. Il étudia les différents modes de cette discipline artistique à laquelle il se voua corps et âme. Dès son retour à Tiaret, après des années de navigation, il fonde en 1953 une troupe musico-théâtrale qu'il nomme Saffir Ettarab qui comprend des éléments de l'orchestre El Andaloussia ayant eu, lui aussi, de belles années de gloire à cette époque. Son répertoire, partiellement enregistré à la Radio algérienne, comprend entre autres: Ziaret Sidi Khaled, Hadhak el youm fel achia, Y.chabba el hillal, Ouassit el goumri, Nedjma oua hlal, El Oulef esseib, Terk Ouahran, Ramdhan ya babour, etc. Au déclenchement de la guerre de Libération, les musiciens de la troupe Saffir Ettarab rangent leurs instruments pour prendre les armes. Les uns militant au sein des cellules urbaines du FLN, les autres rejoignant le maquis; certains sont des martyrs. Un triste 8 juin 1958, Ali Maâchi, et ses compagnons Mohamed Djahlane et Djilali Bensotra, sont lâchement et sauvagement assassinés; ils ont été pendus par les pieds en pleine place publique à Tiaret. Cela pour l'histoire. La cérémonie s'est déroulée dans une ambiance festive et joviale agrémentée de tableaux artistiques où le spectateur a pu apprécier la richesse du patrimoine musical et chorégraphique que recèle l'Algérie par sa diversité.