Théâtre d'événements sportifs épiques, le "mythique" stade du 5 juillet 1962 d'Alger qui a vu défiler nombre d'athlètes légendaires, fête dimanche ses 40 ans d'existence et ce à quelques jours de la célébration du 50e anniversaire de l'indépendance de l'Algérie. Implanté sur les hauteurs d'Alger au lieu-dit "Oued Sidi Lakehal", le temple olympique est le témoin vivant de souvenirs inoubliables aussi bien pour les athlètes que pour les centaines de milliers de spectateurs qui ont occupé ses travées durant ces quatre décennies. Inauguré le 17 juin 1972, à l'occasion d'un grand tournoi international auxquels ont pris part la sélection du Maghreb, l'équipe italienne du Milan AC, la formation brésilienne de Palmeiras et la Hongrie, celui qui deviendra le stade du 5 juillet verra défiler sur ses pelouses (en tartan puis en gazon naturel) les équipes les plus huppées au plan international (Liverpool, Manchester, Bayern Munich, Milan AC, Juventus de Turin, Fiorentina, et brésilienne comme Santos, Gremio, Vasco de Gama, Palmeiras ou encore Fluminense ). Les joueurs les plus prestigieux comme les Brésiliens Zico, Rivellino, Aldair (le Pelé Blanc), Socrates, Cerezo, Bebeto, les Allemands Littbarski, Breitner, les italiens Rivera, Prati, Luca Toni, les Français Platini, Giresse, Tigana, le Polonais Boniek, les Péruviens Cubillas, Quirogua et Uribe. ou encore les Britanniques Pat Jennings (Irlande du Nord), Ian Rush (Pays de Galles), Viv Anderson, Wilkins (Angleterre), le Roumain Hagi ou encore plus récemment les Uruguayens Lugano et Suarez, ont également évolué dans cette enceinte. De grosses cylindrées et de noms célèbres qui ont écrits en lettres d'or leur passage en terre algérienne et qui ont fait du stade du 5-Juillet une véritable "piste des étoiles". Les travaux de réalisation de ce stade d'une capacité de 70.000 spectateurs, ont été lancés en 1970 sur la base d'une esquisse du célèbre architecte brésilien Oscar Nemeyer qui en dépit de ses 105 ans continue de concevoir de grands projets architecturaux à l'instar de la rénovation du Sambodrome de Rio afin d'adapter la fameuse avenue des 700 mètres, où se déroulent traditionnellement les défilés du carnaval, aux épreuves des Jeux olympiques 2016 prévus au Brésil. Les compétences nationales n'étaient pas en reste dans la conception du stade du 5 juillet et c'est l'entreprise ECOTEC qui prendra le relais en s'occupant des études et du suivi de l'ensemble des ouvrages de la "Cité olympique" baptisée au milieu des années 1990 au nom de l'ex président Mohamed Boudiaf". Plusieurs stars du football national (Lalmas, Khalem, Abrouk, Betrouni, Draoui, Bachi, Bencheikh, Hadefi, Meziani, Kheddis, Madjer, Assad, Belloumi, Kouici, Fergani... et bien d'autres encore qui ont fait la gloire de leurs clubs respectifs et de celle des Verts, ont également évolué sur la pelouse de ce stade légendaire. En athlétisme, la reine du sprint mondiale, l'Allemande Marita Koch a foulé la piste de ce stade en 1986 lors d'un stage de préparation hivernal effectué avec la sélection de l'ex République Démocratique allemande (RDA) et c'est également dans cette enceinte que Boulaem Rahoui écriva une des plus belles pages du 3000 m steeple algérien en remportant la médaille d'or de cette spécialité lors des Jeux méditerranéens, mais surtout ratant de peu un record du monde qui lui était totalement dévolu s'il n'avait pas ralenti volontairement son rythme pour "jubiler" avec le public avant la ligne d'arrivée. Côté statistiques c'est le Marocain Fillali qui marqua le premier but de l'histoire du stade à la 51e minute du match, sélection du Maghreb-Hongrie. De son côté, le Hamra Annaba a soulevé la première coupe d'Algérie disputée au stade du 5 juillet après sa victoire en finale devant l'USM Alger (2-0), le 25 juin 1972, sur des buts de Haoues et Boufermas. Le 4 octobre de la même année, l'Equipe nationale algérienne jouera son premier match en amical devant la Turquie avec à la clé une victoire (1-0) sur un but de Gamouh. 32 finales de coupe d'Algérie de football sur les 47 disputées depuis l'indépendance ont eu lieu au stade du 5 juillet relooké et décoré comme une véritable poupée à l'occasion de chaque grand évènement. Cela a été particulièrement le cas en 1975 à l'occasion de la tenue à Alger des jeux méditerranéens. Un grand moment de joie et d'allégresse car au-delà de la réussite de cet important rendez-vous des pays de la mare nostrum c'est la victoire historique de l'Algérie sur la France en finale du tournoi de football qui fera date grâce à une équipe de petits lutins qui offriront le premier titre officiel de l'Algérie indépendante. Un homme, Omar Betrouni le capitaine de cette sélection, constituée essentiellement de jeunes appelés au service national et bâtie à la hâte par l'entraineur Rachid Mekhloufi, marquera de son empreinte cette finale en égalisant dans les ultimes minutes de la partie (2-2) permettant ainsi au onze national de jouer et de s'imposer aux prolongations grâce à un but de Menguelti. Une année après, Betrouni celui qu'on surnommera "l'homme de la dernière minute" rééditera le même coup en fusillant dans les "arrêts de jeu" le gardien de Hafia Conakry pour inscrire le 3e but qui permettra au Mouloudia d'Alger de s'imposer dans la série de tirs aux buts en finale retour de la coupe d'Afrique des clubs. D'autres matchs et succès qui ont plongé le pays dans la liesse populaire ont enjolivé la "belle vitrine" de ce stade comme la médaille d'or des jeux africains de 1978 grâce à un but de Ali Bencheikh en finale face au Nigeria, les matches de préparation de l'équipe nationale en prévision du mondial espagnol de 1982 face au Real Madrid (2-1), l'Eire (2-0) et le Pérou (1-1). Revêtu d'une pelouse en gazon naturel en 1981, le 5 juillet qui avait connu à cette occasion "une seconde inauguration" accueillera également des matches inoubliables pour les puristes de la balle ronde notamment, celui contre la Juventus de Turin (3-2) en 1985 mais surtout la finale de la Coupe d'Afrique des nations 1990 qui permettra à l'Algérie, sous la conduite du "Cheikh" Abdelhamid Kermali. de s'adjuger son premier titre continental de son histoire face au Nigeria (1-0) sur une réalisation de Chérif Oudjani. Autant de grands moments et de souvenirs impérissables qu'a connu cette enceinte mythique qui continue, malgré ses rides de 40 ans, de faire rêver et vibrer tout joueur algérien au même titre que le "Camp Nou" ou le "Bernabeu" pour les espagnols, le "Wembley" pour les anglais ou encore le "Maracana" pour les joueurs auriverdes.