La stratégie de développement de la biotechnologie en Algérie a été présentée au Salon mondial de la biotechnologie, BIO International Convention, organisé du 18 au 21 juin à Boston (Etats-Unis) avec la participation de l'Algérie comme invité d'honneur. La délégation algérienne présente à ce rassemblement mondial de l'industrie des biotechnologies est conduite par le ministre de la Santé, de la population et de la réforme hospitalière, M. Djamel Ould Abbès. Dans sa présentation de la vision 2020 de l'industrie pharmaceutique innovante en Algérie au panel industriel et scientifique consacré à la biotechnologie dans les pays producteurs de pétrole, le directeur de la pharmacie auprès du ministère de la Santé, M. Hamou Hafed, a souligné que les biotechnologies constituent, en Algérie, un levier de développement scientifique, technologique et économique. Selon M. Hafed, la biotechnologie appliquée à la santé est une niche porteuse aussi bien sur le plan de l'acquisition technologique qu'en termes d'image pour le pays. L'interaction entre les laboratoires, via la biotechnopole, doit permettre d'établir les synergies nécessaires à la diversification et au gain en valeur ajoutée de l'industrie pharmaceutique du pays, a-t-il considéré. "L'industrie pharmaceutique algérienne est jeune mais évolue rapidement", a soutenu le directeur de la pharmacie devant les experts mondiaux de la biotechnologie. Bénéficiant d'une attention particulière de la part des pouvoirs publics, l'industrie pharmaceutique du pays, a-t-il poursuivi, dispose notamment d'un cadre légal régissant la fabrication et la commercialisation des médicaments et des mesures d'incitation à l'investissement. Dotée de plus de 100 sites industriels dont 62 dédiés aux médicaments, et satisfait, en valeur, 40% des besoins nationaux, elle compte en son sein la présence des plus grands laboratoires mondiaux, a-t-il noté, tout en relevant que l'activité d'exportation, principalement vers les pays africains, est timide mais réelle. Pour M. Hafed, la politique menée par le gouvernement en direction de la promotion de la production pharmaceutique locale a entraîné un engouement dans l'investissement, notamment privé, où il est enregistré une quarantaine de projets validés pour la seule année 2011. Chaque année, plusieurs millions d'euros sont investis pour améliorer la productivité et la qualité de l'industrie pharmaceutique algérienne. Par ailleurs, il a fait savoir lors de ce panel, que la croissance du marché pharmaceutique en Algérie, tant en valeur qu'en volume, s'est accélérée depuis l'année 2004. La moyenne annuelle de cette croissance est de 15% tandis que la facture globale du marché des produits pharmaceutiques a atteint 2,9 milliards de dollars en 2011. La croissance de la production locale est également en augmentation constante avec un pic de l'ordre de 45% en 2011. Mais pour conforter son essor, l'industrie pharmaceutique algérienne doit investir dans les activités de recherche et développement, a-t-il insisté. Soulignant que les biotechnologies sont des technologies clés et constituent un outil de développement de l'Algérie, M. Hafed a affirmé que ces enjeux ont poussé le ministère de la Santé à placer le développement de ce secteur parmi les priorités et à faire émerger "un pôle d'excellence dans le domaine de la biotechnologie". Dans ce sens, il a rappelé le projet de partenariat entrepris avec les plus grands laboratoires mondiaux principalement américains pour développer la biotechnologie. Citant l'ensemble des actions entreprises pour baliser le développement ce secteur, le directeur de la pharmacie a indiqué que l'Algérie a décidé de créer un nouvel écosystème à l'image des pôles biotechnologiques existants à Boston, Dublin et Singapour, en partenariat avec les plus grands laboratoires pharmaceutiques mondiaux. C'est ainsi que cette opportunité de partenariat a permis d'établir, après un an de collaboration étroite depuis juin 2011, un rapport stratégique pour l'industrie pharmaceutique innovante en Algérie, "Algérie vision 2020", et pour la réalisation, à terme, d'un pôle de biotechnologie durable. De part sa position géographique, a-t-il soutenu devant le panel, l'Algérie est en mesure d'abriter un pôle d'excellence régional couvrant l'Afrique du Nord et le Moyen-Orient, dans le domaine de la biotechnologie. Ce pôle, prévu dans la nouvelle ville de Sidi Abdallah (Alger) qui est un parc technologique dédié aux biotechnologies et aux industries pharmaceutiques notamment, est destiné, a-t-il souligné, à accueillir des entreprises à la recherche d'un environnement industriel haut de gamme.