La Fédération algérienne des consommateurs (FAC) a dénoncé samedi à Alger "l'anarchie" et les "irrégularités" qui caractérisent la commercialisation et le service après-vente des véhicules neufs en Algérie. "Depuis l'entrée en activité de notre fédération fin 2011, nous recevons quotidiennement une dizaine de requêtes de la part de citoyens qui dénoncent l'anarchie et les irrégularités enregistrées dans la commercialisation et le service après-vente de véhicules neufs", a expliqué le responsable de la FAC pour la région centre du pays, Mustapha Zebdi, lors d'une conférence de presse. Selon lui, la réglementation régissant l'exercice de l'activité de commercialisation des véhicules neufs doit être "impérativement" revue pour mettre fin aux "nombreuses" infractions commises par "des pseudos concessionnaires qui, en réalité, ne sont que des importateurs de véhicules neufs ". Les retards dans les livraisons de véhicules, allant de quelques semaines à quelques années, figurent, a-t-il dit, parmi les plus récurrentes infractions commises par les concessionnaires automobiles activant sur le marché national. "Nous avons enregistré un cas où le client a attendu quatre ans pour recevoir son véhicule qu'il avait pourtant payé à la commande", a-t-il déploré, rappelant que la loi en vigueur fixait le délai de livraison d'un véhicule neuf à 45 jours. Le responsable de la FAC pour le centre du pays a relevé, par ailleurs, la non-conformité des contrats de vente et les bons de commandes délivrés par certains concessionnaires automobiles, qui "souvent ne mentionnent pas les délais de livraison". "Pendant que des clients attendent de longues durées pour réceptionner leurs véhicules, des revendeurs se voient livrer rapidement jusqu'à 20 véhicules à la fois pour les écouler sur le marché parallèle et encaisser des bénéfices importants", a fait savoir M. Zebdi. Cette association a également dénoncé le fait que les concessionnaires contraignent l'acheteur algérien à payer la totalité de la valeur du véhicule dès la commande, alors que la loi l'autorise à ne verser que 10% du montant global du véhicule. La possibilité de réviser à la hausse le prix du véhicule durant le délai de livraison pour "soi-disant : une augmentation de la valeur de l'euro", ainsi que le non-respect des caractéristiques (couleur, gentes) mentionnées sur le bon de commande, sont les infractions, entre autres, évoquées par le responsable de la FAC. Les infractions citées par M. Zebdi comprennent aussi le manque de pièces de rechange, l'éloignement des rendez-vous pour les prestations liées au service après-vente, le mauvais accueil au niveau du service clientèle des concessionnaires et la publicité mensongère, particulièrement sur les délais de livraison. Interrogé sur la nationalité des concessionnaires qui ne respectent pas la réglementation algérienne, il a expliqué qu'ils sont " principalement de nationalités françaises et coréennes ", sans pour autant mentionner le nom du constructeur. Il a enfin indiqué que 80% des cas d'infraction pour lesquels la fédération est intervenue ont été réglés à l'amiable alors que les 20% restant ont été soumis à la Justice. A la fin du 1er trimestre 2012, l'Algérie a importé 102.720 véhicules pour une valeur de 97,73 milliards de dinars (1,32 Mds de dollars), en hausse de 21,55% par rapport à la même période en 2011.