Le ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, Abdelkader Messahel, a insisté dimanche à Alger sur la préservation de l'intégrité territoriale du Mali, affirmant qu'elle "n'est pas négociable", dans la recherche de toute solution à la crise qui secoue ce pays voisin depuis plusieurs mois. "J'avais dit que notre approche se décline en six urgences, dont la première porte sur la préservation de l'intégrité territoriale et la souveraineté du Mali", a déclaré M. Messahel lors d'une conférence de presse animée conjointement avec le ministre britannique aux Affaires étrangères chargé des Affaires du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord, Alistair Burt, en visite de travail en Algérie. "Pour nous Algériens, comme pour le reste de la communauté internationale, l'intégrité territoriale (du Mali) n'est pas négociable", a-t-il souligné. M. Messahel a estimé, en outre, qu'une solution politique négociée est "possible" pour trouver une issue favorable à cette crise. "Nous avons toujours privilégié la solution politique. Nous croyons aux vertus du dialogue et dans le dossier particulier de la situation au Mali, il y a toutes les indications qui font croire et penser que la solution politique négociée est possible et nous y travaillons", a-t-il ajouté. La seconde urgence consiste, selon M. Messahel, à renforcer le "leadership" au niveau de Bamako (capitale du Mali) pour que le gouvernement "soit cet interlocuteur dont on a tant besoin, non seulement pour mettre de l'ordre dans la maison malienne, mais également pour d'éventuelles négociations avec les populations du nord dans ce pays". "La troisième urgence pour nous, c'est la solution négociée de ce qui oppose le gouvernement malien à la rébellion, car nous considérons que le pouvoir peut se partager mais pas le territoire", a encore expliqué le ministre délégué. La quatrième urgence est que cette négociation "puisse permettre au gouvernement malien de se redéployer, alors que la cinquième est la poursuite de la lutte contre le terrorisme et le crime organisé", a-t-il soutenu. Quant à la sixième urgence, elle porte sur la nécessité de "venir en aide à toutes ces populations qui se trouvent dans une situation humanitaire difficile", a-t-il souligné. "Partant de là, nous avons des contacts avec toutes les parties et je tiens à affirmer que l'Algérie n'avait jamais rien entrepris, que ce soit durant les années 1990 ou dans les années qui ont suivi dans le cadre d'accords ou de recherche d'accords entre Maliens, sans que nous soyons sollicités par toutes les parties concernées", a-t-il rappelé. M. Messahel a fait remarquer que dans les efforts qu'elle est en train de mener, l'Algérie est soutenue par les Maliens eux-mêmes, mais également par ses partenaires extra-régionaux. "Nous sommes en discussion avec nos partenaires, notamment les Français, les Américains, avec l'Union africaine, la CEDEAO, et comme vous le savez, nous avons, au niveau des pays du champ, nos propres mécanismes qui se réunissent régulièrement pour évaluer la menace et coordonner les efforts", a-t-il relevé. "Bien évidemment, nous sommes préoccupés par ce qui se passe dans notre région et nous faisons la nette distinction entre les revendications légitimes des populations du nord dans le cadre d'un Mali uni et la lutte contre le terrorisme et le crime organisé", a-t-il affirmé.