Un centre de traitement des déchets des produits organiques persistants sera réalisé à Boughezoul (wilaya de Médéa), a annoncé mercredi à Alger le sous-directeur au ministère de l'Aménagement du territoire et de l'Environnement, Ahmed Akli, qui a souligné l'importance de ce projet pour la préservation de l'environnement des effets des produits polluants. "Un centre de traitement de déchets de produits sera réalisé dans la région de Boughezoul. Le projet est à l'étude et sera co-financé par l'Etat algérien et le Fond mondial de l'environnement", a indiqué M. Akli, en marge de l'atelier sur le "contrôle des nouveaux polluants organiques persistants (POPs) inscrits à la convention de Stockholm. La convention de Stockholm, entrée en vigueur en 2004 et ratifiée par l'Algérie, vise à restreindre totalement la production, l'utilisation, l'écoulement et le stockage des substances chimiques toxiques telles que les pesticides et qui constituent des menaces à long terme pour l'environnement et la santé, rappelle-t-on. Selon ce responsable, les déchets sont actuellement stockés de façon sécurisée et ne constituent pas un danger pour l'environnement et la santé publique. "Ces produits ne sont pas biodégradables. Si on les rejette dans le sol, ils contaminent les plantes, arrivent à la chaîne alimentaire avant d'atteindre par la suite le bétail. Ainsi l'homme sera contaminé et il peut facilement contracter un cancer et d'autres maladies dangereuses sous l'effet des produits toxique", a-t-il averti. Le même responsable a fait savoir que dans le cadre de la lutte contre ce fléau que l'Etat avait mis en œuvre le plan national de mise en œuvre de la Convention de Stockholm (PNM), pour inventorier l'ensemble de ces produits, comme les pesticides, les huiles askarel, nuisible pour la santé publique. Dans ce cadre, le ministère de l'Environnement a instruit les services des douanes pour renforcer le contrôle pour les produits électrique porteurs de polluants organiques en faisant des prélèvements, en cas de suspicion. "Il faut brûler ces substances dans un centre doté d'un four à haute température, pour en éliminer toute éventuelle contamination de l'homme", a-t-il souligné. A l'heure actuelle, l'Algérie exporte ces produits polluant pour élimination, ce qui représente "une dépense coûteuse", d'où la nécessité de réaliser ce centre à Boughezoul. Pour le directeur général du Centre national des technologies de production plus propre, Mokhtar Bououdina, organisateur de l'événement, "en Algérie nous avons un problème de stockage et de gestion de POPS", soulignant que ces derniers constituent un vrai problème de santé publique qui touche à l'intégrité physique de l'individu. "Nous faisons des ateliers de formation pour sensibiliser et renforcer les capacités de l'Algérie qui préside depuis 2011 le centre régional de la convention de Stockholm pour la région Afrique du Nord pour arriver à identifier et neutraliser ces déchets pour le mettre hors d'état de nuire", a-t-il assuré. Pour Roger I Noguera, sous-directeur du centre d'activité régionale pour la production propre du plan d'action pour la méditerranée du programme des Nations Unis, le rôle de la sensibilisation aux POPs est un des facteurs qui permettent d'en réduire les effets néfastes et d'arriver à terme à les éradiquer. "Il faut promouvoir les productions propres dans les pays méditerranéens, si ces pays adoptent une stratégie pour une bonne gestion, il y aura un impact positif sur l'environnement", a-t-il notamment dit.