L'Organisation des nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) et le Programme des nations unies pour l'environnement (PNUE) ont exprimé leur vive inquiétude devant le fait que l'amiante chrysotile, la forme la plus répandue de ce produit (elle en représente 94% de la production totale), ait échappé à l'inscription, sur la liste internationale, des 39 produits toxiques interdits, à l'issue de la réunion qui a eu lieu, à Rome, dans le cadre de la Convention de Rotterdam. Les représentants de plus de 120 pays n'ont pu arriver à un consensus sur cette question. Pendant la réunion de Rome, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a publié une déclaration pour rappeler le caractère cancérigène de l'amiante qui provoque, chaque année, le décès de 90 000 personnes. Le Canada, un des principaux exportateurs d'amiante chrysotile, aurait agi pour que certains de ses principaux clients s'opposent à l'inscription de ce minerai sur la liste des produits toxiques de la convention. En 2006, l'Organisation internationale du travail (OIT) n'avait pas réussi à faire adopter, par ses membres, une résolution préconisant l'élimination de l'amiante chrysotile sous toutes ses formes. En Algérie, ce produit est banni depuis quelques mois. Les trois usines qui étaient spécialisées dans la production d'amiante-ciment ont été fermées et leurs sites seront soumis à une opération de désamiantage. L'amiante constitue un des principaux problèmes d'environnement en Algérie. Le cadastre national des déchets dangereux, établi par les services de la Direction générale de l'environnement (DGE), a recensé des milliers de tonnes de déchets d'amiante dont le stockage doit être rigoureusement contrôlé, en attendant l'opération de vitrification éventuelle. Rappelons que ce matériau cancérigène a été, systématiquement, utilisé dans les constructions en Algérie, particulièrement dans les années 1980. Par ailleurs, du 3 au 5 novembre, des délégués internationaux, réunis à Genève, ont tenté de développer les alternatives, efficaces et respectueuses de l'environnement, au produit chimique DDT contre le paludisme. Le DDT est l'une des 12 substances, appelées polluants organiques persistants, ou POP, qui sont l'objet de la Convention de Stockholm. Signée en mai 2001, elle vise à protéger l'environnement et la santé publique des produits organiques persistants (POP), en priorité douze substances, déjà interdites ou restreintes dans les pays développés : des pesticides (l'aldrine, le chlordane, la dieldrine, l'endrine, l'heptachlore, l'hexachlorobenzène, le mirex, le toxaphène, le DDT), les PCB, la dioxine et les furannes (ces deux derniers sont des sous-produits de l'incinération des ordures et de la fabrication des matières plastiques). Le DDT a été le premier composé organochloré à être interdit, presque complètement, dans de nombreux pays, à partir de 1972. L'insecticide DDT, qui était très familier aux Algériens, a été découvert en 1939 et a eu des résultats spectaculaires dans la production agricole et dans la lutte contre les vecteurs de maladies infectieuses. Il est réputé efficace contre les moustiques porteurs du parasite mortel du paludisme. Ce n'est que dans les années 1960 que l'on a commencé à soupçonner l'ampleur de ses effets toxiques pour les espèces animales et végétales et, donc, pour l'homme, qui les consomme. La Convention de Stockholm permet d'obtenir des exemptions, permettant d'utiliser le DDT dans le traitement des murs intérieurs des maisons pour tuer les moustiques portant le parasite du paludisme. Le PNUE veut développer des alternatives dans la lutte contre le paludisme afin que le DDT soit vraiment le dernier recours.