La secrétaire d'Etat américaine, Hillary Clinton, a annoncé jeudi l'exemption de la Chine et du Singapour des sanctions financières américaines suite à leurs réductions d'importations de pétrole iranien. Ces pays rejoignent, ainsi, la liste de 18 autres qui avaient été épargnés par le département d'Etat de sanctions financières en conséquence de leur décision de baisser leurs achats de pétrole brut d'Iran. Il s'agit du Royaume-Uni, Allemagne, France, Belgique, Italie, Espagne, République tchèque, Grèce, Japon, Pays-Bas, Pologne, Afrique du Sud, Inde, Corée du Sud, Turquie, Taiwan, Malaisie et Sri Lanka. Les banques de ces 20 pays voient ainsi s'éloigner la menace de ne plus avoir accès au système financier américain, dans le cadre des sanctions tentant de pousser l'Iran à abandonner son programme nucléaire. Ces sanctions, prévues par la loi américaine ‘‘National Defense Authorization Act'', adoptée en janvier dernier par le Congrès, ne seront pas appliquées aux institutions financières basées dans ces pays, pour une période renouvelable de six (6) mois. Selon la chef de la diplomatie américaine, les décisions prises par ces 20 pays est ‘‘une signe clair pour le gouvernement iranien que la violation continue de ses obligations internationales en matière nucléaire a un coût économique énorme''. Citant les données de l'Agence internationale de l'énergie (AIE), Mme Clinton a fait savoir que les exportations iraniennes de pétrole brut ont chuté depuis 2011 en passant de 2,5 millions de barils par jour à environ 1,5 mbj. ‘‘Cela signifie une perte de revenus de presque 8 milliards de dollars pour chaque trimestre'', a précisé la secrétaire d'Etat. En outre, elle a avancé qu'avec l'entrée en vigueur de l'embargo du brut iranien par l'Union européenne à partir du 1er juillet, ‘‘les dirigeants iraniens comprendront mieux l'urgence du choix auquel ils sont confrontés et l'unité de la communauté internationale''. A ce propos, Mme Clinton a considéré que les dirigeants iraniens ‘‘ont la possibilité de répondre aux préoccupations internationales en s'engageant sérieusement et de manière substantielle dans les négociations avec le P5 +1'' qui se compose des cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU et de l'Allemagne. Dans ce sens, elle a exhorté l'Iran ‘‘de démontrer sa volonté de prendre des mesures concrètes pour résoudre la question nucléaire'' au cours des pourparlers au niveau des experts prévus le 3 juillet à Istanbul. ‘‘Ne pas le faire se traduira par une pression continue et l'isolement de l'Iran par la communauté internationale'', a-t-elle avisé. Il y a quelques jours, rappelle-t-on, le président Barack Obama avait affirmé que le marché pétrolier mondial était suffisamment approvisionné en pétrole et que la réduction significative du volume de pétrole acheté auprès de l'Iran par certains pays n'a pas perturbé l'approvisionnement du marché. Le chef de la Maison-Blanche avait précisé que son constat se basait sur les rapports du département américain de l'Energie, la conjoncture économique mondiale morose qui s'est traduite par une baisse de la demande pétrolière, l'augmentation de la production de pétrole par certains pays, le niveau de capacités de réserve et la disponibilité des réserves stratégiques. Pour M. Obama, de nombreux clients de pétrole brut iranien ont déjà considérablement réduit leurs achats ou ont annoncé qu'ils étaient dans des discussions fructueuses avec d'autres fournisseurs.