Les Etats-Unis ont annoncé, avant-hier, qu'ils allaient exempter 11 pays, dont la France, l'Allemagne, l'Italie, l'Espagne et le Japon, des nouvelles sanctions financières visant les institutions contribuant à l'importation de pétrole iranien. Cette exemption d'une durée renouvelable de 180 jours concerne des pays qui ont significativement réduit le volume de leurs importations de pétrole iranien, précise la secrétaire d'Etat Hillary Clinton dans un communiqué. Une nouvelle loi américaine, qui doit prochainement entrer en vigueur, menace de sanctions les institutions financières ayant des rapports avec la Banque centrale iranienne, qui gère généralement le commerce du pétrole. Les mesures prises par ces pays n'étaient pas faciles, souligne Mme Clinton. Ils ont dû repenser leurs besoins en énergie à un moment critique pour l'économie mondiale et trouver rapidement des alternatives au pétrole iranien, ajoute-t-elle. Les onze pays concernés sont l'Allemagne, la Belgique, l'Espagne, la France, la Grande-Bretagne, la Grèce, l'Italie, le Japon, les Pays-Bas, la Pologne et la République tchèque. Au total, ce sont 23 pays dans le monde qui importent du pétrole iranien, a rappelé un haut responsable américain s'exprimant sous le couvert de l'anonymat. Parmi les 12 autres pays qui importent aussi du pétrole iranien figurent notamment l'Inde, la Chine et la Corée du Sud. Ce haut responsable a rappelé que le président américain Barack Obama devrait en dernier ressort décider d'imposer éventuellement ces sanctions qui doivent entrer en vigueur le 28 juin. L'Union européenne avait annoncé fin janvier son intention d'imposer un embargo pétrolier graduel sans précédent contre l'Iran, et le Japon a réduit ses importations de pétrole iranien de 15 à 22% au cours des six derniers mois de 2011, a rappelé ce responsable. Les réductions significatives d'importations réalisées par le Japon sont particulièrement notables compte tenu des défis énormes que le pays a relevés au cours de l'année écoulée, souligne Mme Clinton dans son communiqué. Cela donne une indication de ce qu'un pays a réussi à faire dans une situation particulièrement difficile, a renchéri le haut responsable. Nous saluons ces pays pour leur action et appelons instamment les autres pays qui importent du pétrole d'Iran de suivre leur exemple, poursuit Mme Clinton. Même si Téhéran s'en défend, Israël et plusieurs pays occidentaux soupçonnent l'Iran de chercher à se doter de l'arme atomique sous couvert d'un programme nucléaire civil, ce qui a valu à la république islamique d'être soumise à plusieurs séries de sanctions internationales. La diplomatie et une forte pression peuvent permettre d'aboutir à la solution de long terme que nous appelons de nos vœux et nous continuerons à travailler avec nos partenaires internationaux pour accroître cette pression sur l'Iran pour que la pays respecte ses obligations internationales, affirme Hillary Clinton. Le ministre iranien du Pétrole Rostam Ghassemi a pourfendu, hier, au Koweït l'instrumentalisation du pétrole par certains pays et prévenu à mots couverts que les sanctions contre son pays représentaient une menace pour l'approvisionnement du marché pétrolier.