L'ex-Allemagne de l'Est (RDA) avait apporté un appui "très actif" à l'Algérie lors de la guerre de libération, a indiqué dimanche à Alger l'historien et professeur à l'université de Bourgogne à Dijon, Fritz Taubert. "Les deux Allemagnes (ex-RDA et ex-RFA) étaient impliquées dans la guerre de libération sauf que la RDA jouait un rôle actif pour la libération de l'Algérie du joug colonial pour des raisons idéologiques", a indiqué le Pr. Taubert lors d'une rencontre internationale, organisée à l'occasion de la célébration du cinquantenaire de l'indépendance de l'Algérie. Il a ajouté que la RDA avait un intérêt politique par rapport aux pays opprimés et qui est de se faire reconnaître par les Etats issus de la décolonisation. "La RDA avait fait donc tous les efforts pour inciter les Algériens à une reconnaissance diplomatique réciproque en aidant massivement le FLN au niveau civil en livrant des biens de toute sorte, de vêtements à du matériel cinématographique, d'orphelinats entiers à des tentes d'abri", a-t-il dit lors du colloque "Libérez l'histoire", organisé par le quotidien la Tribune. Taubert a relevé que la RDA accueillait des ouvriers algériens pour les former, cherchait à attirer des étudiants algériens en leur octroyant des bourses et prodiguait des soins aux blessés. Pour ce qui est de l'Allemagne de l'Ouest (ex-RFA), le Pr. Taubert a indiqué que cette dernière avait "toléré" à Bonn à partir de septembre 1958 un bureau du FLN dans l'ambassade de la Tunisie. Concernant les raisons qui ont poussé la RFA à changer sa position envers l'Algérie bien qu'elle soit l'alliée de la France, le Pr. Taubert a expliqué qu'elle voulait "amadouer" les Etats arabes qui menaçaient de reconnaître l'ex-RDA vu la réconciliation "très concrète" de l'ex-RFA avec Israël. "A partir de 1958, la RFA n'empêche plus l'entrée des Algériens sur son sol et ne fait rien non plus pour empêcher une partie de la presse de condamner la France pour certaines actions en Algérie", a-t-il soutenu.