Le Front Polisario s'est déclaré déçu par le discours prononcé par le roi du Maroc Mohammed VI à l'occasion de la fête du Trône car traduisant "un entêtement flagrant et une absence totale de volonté politique" pour le règlement du conflit du Sahara Occidental. Dans un communiqué rendu public à l'issue de la réunion du bureau de son secrétariat national, le Front Polisario a dénoncé "l'entêtement (du Maroc) à imposer le fait accompli rejeté par le peuple sahraoui et la communauté internationale" et les insinuations contenues dans le discours du souverain marocain de ne plus coopérer avec M. Christopher Ross, envoyé personnel du SG de l'ONU. Ce refus constitue "un obstacle au processus de négociations et vise à légitimer une occupation militaire illégale", a souligné le communiqué rapporté mardi par l'agence de presse sahraouie (SPS). Dans ce contexte, le Front Polisario a appelé la communauté internationale "d'intervenir en urgence" et à "exercer des pressions" sur le Maroc pour "l'amener à se conformer aux décisions de la légalité internationale" et à "cesser les violations des droits de l'homme et le pillage des richesses naturelles du Sahara Occidental". Le Front a également appelé à la libération de Yahia Mohamed Hafedh Iza et de tous les détenus politiques sahraouis. Il a en outre réitéré sa disposition à coopérer avec l'ONU pour "la décolonisation du Sahara Occidental", soulignant que le règlement du conflit passe par "le respect du droit du peuple sahraoui à la liberté, à l'autodétermination et à l'indépendance". S'agissant de la décision du gouvernement espagnol de rapatrier les humanitaires espagnols opérant dans les camps des réfugiés sahraouis, le Front Polisario regrette cette décision qu'il a qualifiée de "précipitée", indiquant qu'elle influera négativement sur la situation des réfugiés sahraouis et nuira à la cause juste du peuple sahraoui". "Il aurait été mieux indiqué pour le ministre espagnol des affaires étrangères de se solidariser avec le peuple sahraoui et d'appeler le monde entier à l'aider pour faire face au terrorisme et mettre fin rapidement aux souffrances qu'il endure depuis 37 ans du fait du retrait de l'Espagne sans honorer ses engagements internationaux par l'organisation du referendum d'autodétermination".