Le Front Polisario a dénoncé les arrestations de citoyens sahraouis et l'expulsion d'un groupe de militants par le Makhzen. Dans une logique expansionniste révolue, le roi Mohammed VI renie les résolutions des Nations unies et la légitimité internationale qui octroient le droit à l'autodétermination au peuple sahraoui. Lors de sa dernière sortie datant du vendredi dernier Mohammed VI a appelé ses parlementaires à défendre davantage la «marocanité» du Sahara occidental, à travers des actions agissantes. Dans un discours qu'il a prononcé à l'occasion de la nouvelle session législative, Mohammed VI a exprimé son intention d'oeuvrer davantage à l'annexion de force du Sahara occidental. L'entêtement absurde du roi à s'allier les territoires sahraouis contraste cependant avec l'aspiration du peuple sahraoui à l'indépendance de leur territoire colonisé par le Maroc depuis 1975. Le Polisario, pour sa part, réclame l'organisation du référendum d'autodétermination, inscrit dans la Charte des Nations unies et accepté par toutes les résolutions adoptées jusqu'à présent par le Conseil de sécurité, mais il n'obtient pas de résolution exécutive qui contraigne le Royaume du Maroc à l'appliquer. Le même Front a dénoncé, ces jour-ci, diverses arrestations de citoyens sahraouis et l'expulsion du Sahara d'un groupe de militants. Malgré les constantes dénonciations et les protestations de plusieurs organisations internationales des droits de l'homme contre les actions répressives policières marocaines, la situation dans le territoire du Sahara est toujours sous le contrôle de l'Administration marocaine. Le Front Polisario a considéré la démarche marocaine comme étant «contraire au processus de négociations et au règlement pacifique du conflit du Sahara et une esquive de la résolution du Conseil de sécurité qui a assorti les avancées en matière de négociations aux progrès réalisés en matière des droits de l'homme». Rabat propose une autonomie sous sa dépendance. Néanmoins, un large soutien au droit à l'autodétermination du peuple sahraoui a été exprimé récemment par les Nations unies lors des débats de la 4e Commission de l'ONU chargée de la décolonisation. Des représentants de Namibie et d'Afrique du Sud ont ainsi déploré l'incapacité de la communauté internationale à faire respecter le droit à l'autodétermination des Sahraouis. Le statut final du Sahara occidental, territoire revendiqué à la fois par le Maroc et par le mouvement indépendantiste Front Polisario, reste toutefois à déterminer depuis le cessez-le feu de 1991. Plusieurs personnes ont été arrêtées jeudi à l'aéroport de Casablanca après une visite aux camps de Tindouf au sud-ouest algérien. La presse marocaine qualifie ces personnes de «sécessionnistes», établis dans le Royaume. Cette visite anodine a suscité un formidable tollé au Maroc, considérant que le Sahara occidental fait partie intégrante du Royaume.