Les violences se poursuivaient lundi en Syrie au lendemain de l'annonce de Damas de soutenir les efforts du nouveau médiateur de l'ONU et de la Ligue arabe pour la Syrie, Lakhdar Brahimi, dans le cadre de sa mission visant à mettre fin à la crise dans ce pays. Le nouveau médiateur international en Syrie est attendu samedi prochain à Damas, pour discuter du conflit qui a fait des milliers de morts en près de 18 mois, selon le porte-parole du ministère syrien des Affaires étrangères. Dans une déclaration a la presse, le nouveau émissaire de la Ligue arabe et des Nations unies, a appelé toutes les parties à cesser la violence. M. Brahimi a aussi estimé qu'il était "trop tôt pour évoquer l'envoi de troupes arabes ou internationales en Syrie" car "une intervention militaire signifierait l'échec du processus politique". Pour lui, il ne faut pas "avoir d'idées préconçues" pour une solution en Syrie, où la répression et les combats font chaque jour des dizaines de morts et de blessés. Dans le même contexte, les autorités syriennes affirment qu'elles sont "prêtes à soutenir" le nouveau médiateur de l'ONU et de la Ligue arabe pour la Syrie dans le cadre des efforts visant à mettre fin à la crise dans ce pays. De son côté, le secrétaire général de la Ligue arabe Nabil al Arabi, a annoncé que Lakhdar Brahimi, se rendra au Caire le 9 septembre courant pour s'entretenir des derniers développements de la situation en Syrie et sa nouvelle mission. Lundi, un attentat meurtrier a frappé une banlieue pro-régime de Damas, déjà visée la semaine dernière par une attaque similaire, tandis que de nombreux civils sont morts dans des raids aériens de l'armée à Alep et dans sa région. A Jaramana, un attentat à la voiture piégée a fait au moins cinq morts et 27 blessés civils, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). "Il y a une augmentation des attentats à la voiture piégée en Syrie", a déclaré Rami Abdel Rahman, directeur de l'OSDH, ajoutant que des comités populaires de défense se formaient dans les quartiers pro-Assad. "Cela veut dire que le régime a vraiment perdu le contrôle, puisqu'il n'a plus les moyens de défendre ses propres partisans", a-t-il ajouté. A la périphérie de Mazzé, dans l'ouest de Damas, les forces du régime ont poursuivi leur campagne de destruction de maisons et de commerces et ont obligé les habitants à repeindre les murs pour effacer les slogans anti-Assad, selon l'OSDH. Dans le nord du pays, des avions de combat ont frappé à l'aube sur Alep et sur la ville voisine d'al-Bab, base arrière des rebelles menant depuis six semaines une bataille cruciale contre l'armée dans la grande métropole, ont fait plusieurs dizaines de morts. A al-Bab, l'OSDH a évoqué un bilan d'au moins 18 morts, dix hommes, six femmes et deux enfants qui s'étaient réfugiés dans un immeuble. Selon un bilan provisoire de l'OSDH, les violences ont fait lundi au moins 52 morts à travers le pays. Dimanche, le bilan était de 132 tués. D'une manière générale, ces dernières semaines ont été les plus meurtrières en Syrie depuis le début de la révolte en mars 2011, avec 5.000 morts au mois d'août. Face à l'urgence humanitaire liée au conflit, le nouveau président du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), Peter Maurer, est arrivé lundi à Damas, où il doit rencontrer les responsables syriens pour discuter de l'aide à la population civile, a annoncé l'organisation à Genève. Les discussions porteront essentiellement sur la situation humanitaire et sur les difficultés rencontrées par le CICR et le Croissant-Rouge arabe syrien qui essayent de secourir les personnes touchées par le conflit armé. Depuis la mi-juillet, le CICR et le Croissant-Rouge arabe syrien ont distribué à quelque 180.000 personnes des vivres et autres produits essentiels à Damas et alentours ainsi qu'à Alep, Homs et ailleurs dans le pays. Depuis le début de l'année, les deux organisations ont distribué des secours à plus de 800.000 personnes, pour la plupart déplacées, et assuré l'approvisionnement en eau potable, en quantité suffisante, de plus d'un million de personnes.