La deuxième Conférence d'examen du Programme d'action des Nations unies sur le commerce illicite des armes légères et de petit calibre a adopté vendredi son Document final qui réaffirme l'engagement des Etats membres à la pleine mise en œuvre dudit Programme d'action. Après l'échec des négociations sur un traité relatif au commerce des armes, en juillet dernier, et celui de la première Conférence d'examen du Programme d'action, en 2006, ce consensus a été salué par les délégations mais tout en suscitant des critiques. Après deux semaines de travaux et d'intenses négociations tenues principalement en sessions privées, les représentants ont adopté un Document final qui réaffirme leur appui à toutes les dispositions du ‘‘Programme d'action en vue de prévenir, combattre et éliminer le commerce illicite des armes légères sous tous ses aspects'' et de ‘‘l'Instrument international visant à permettre aux Etats de procéder à l'identification et au traçage rapides et fiables des armes légères et de petit calibre''. ‘‘Il me semble que nous avons relancé la flamme du désarmement, et ce, en dépit des défis qui nous attendaient'', s'est félicitée la présidente de la deuxième Conférence d'examen, Joy Ogwu du Nigéria. ‘‘Le chemin que nous venons de parcourir a été extrêmement long, mais nous pouvons être fiers d'avoir accompli la tâche qui nous était confiée'', a-t-elle dit. Bien qu'elles se soient jointes au consensus, plusieurs délégations, dont celle d'Iran et d'Irak, au nom du Groupe des Etats arabes, ont regretté que le Document final introduise ‘‘de nouveaux concepts non agréés par l'ensemble des délégations''. D'autres délégations ont expliqué qu'elles auraient espéré un document ‘‘plus ambitieux'', qui soit en mesure de prendre en compte leurs préoccupations spécifiques. Le Ghana a ainsi regretté l'absence de termes ‘‘plus forts'' en ce qui concerne les licences de transferts d'armes en souhaitant que l'on impose aux pays exportateurs une meilleure vérification des informations fournies par les courtiers. Au nom de la Communauté des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), le représentant de la Côte d'Ivoire a regretté l'absence de références au contrôle des munitions. Il a été rejoint, à ce sujet, par la Suisse, l'Allemagne et plusieurs pays d'Amérique latine. En outre, Cuba et le Guatemala ont déploré, comme la Suisse, une ‘‘définition floue'' de la notion de ‘‘violence armée''. De son côté, l'Union européenne a souhaité que les Etats membres prennent des mesures pour éviter la prolifération des systèmes portables de défense anti-aérienne MANPAD et de leurs composants. Alors que les armes légères et de petit calibre provoquent chaque année la mort d'un demi-million de personnes, le Document final appelle au renforcement de la mise en œuvre du Programme d'action. Il souligne le rôle des législations nationales dans cette tâche mais aussi celui des organisations internationales, régionales et sous-régionales, des centres régionaux du désarmement des Nations unies et de la société civile. Il met en avant les bénéfices qui peuvent être tirés de la coopération internationale et de la coopération avec des institutions telles que l'Organisation mondiale des douanes ou INTERPOL. Le texte aborde en détail le plan d'exécution du Programme d'action pour la période allant de 2012 à 2018, le plan de mise en œuvre de l'Instrument international pour la même période et le calendrier des réunions entre 2012 et 2018. Adopté à l'unanimité en 2001, le Programme d'action contient des recommandations concrètes pour améliorer les contrôles des armes légères. L'adoption du Programme d'action a été suivie en 2005 par celle de l'Instrument international. Tous les six ans, les pays examinent les progrès accomplis dans la mise en œuvre du Programme d'action. En 2006, lors de la première Conférence d'examen, les Etats membres n'étaient pas parvenus à s'entendre sur un document final de nature à prévenir les flux illicites d'armes légères dans les zones de conflit et post conflit.