Depuis la ratification de la convention d'Ottawa, l'Algérie se place comme un des pays les plus engagés pour le désarmement. «Fléau international qui doit être combattu au niveau national, régional et mondial, le commerce illicite des armes légères est un défi et un fléau que nous devons combattre (...) la propagation de ces armes, leur légèreté et leur facilité de transport, en font une grande menace pour la sécurité dans le monde. Elle provoquent la mort d'un demi-million de personnes par an dans le monde, dont la majorité sont des femmes et des enfants». Le ministre des Affaires étrangères, Abdelaziz Belkhadem, a longuement stigmatisé hier, lors de l'ouverture, à Alger, du colloque sur le commerce illicite des armes légères, organisé par le «département du désarmement de l'ONU», la vente des armes de poing (ou armes individuelles, dont l'Algérie a eu à en souffrir de façon très particulière. Le chef de la diplomatie algérienne a, en outre, mis en exergue les connexions souvent avérées entre commerce d'armes, terrorisme, crime organisé et guerres civiles. Belkhadem a ainsi appelé les participants à adopter des recommandations pour élaborer un projet d'accord régional interdisant le commerce des armes légères dans le monde arabe. De son côté, le secrétaire général adjoint des Nations unies chargé du désarmement, Abe Nobuyasu, a souligné l'importance du programme d'action de l'ONU pour combattre le commerce illicite des armes légères, et a indiqué que l'organisation est prête à contribuer à la mise en place de comités nationaux, spécialisés. «Les défis sont énormes et impliquent une plus grande coopération internationale et régionale, le partage des expériences des Etats et un partenariat avec la société civile», a-t-il encore soutenu. Les débats des participants se sont déroulés, hier, à huis clos et ont réuni des représentants de l'ONU, de l'Union africaine, de la Ligue arabe, d'Interpol et de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (Osce), et la déclaration finale qui sanctionnera les travaux devra permettre la mise en place du programme d'action de l'ONU contre le commerce illicite des armes légères. Ce colloque permettra aux «Etats de partager leurs expériences dans la mise en oeuvre du Programme d'action des Nations unies» visant à «prévenir, combattre et éliminer le commerce illicite des armes légères, dans l'optique de la deuxième réunion biennale de l'ONU (Drbo) pour l'application de ce programme d'action», prévue du 11 au 15 juillet prochain à New York, précise le texte. La rencontre d'Alger «permettra aux participants de mesurer les possibilités qu'offre la coopération régionale et transfrontalière en matière de lutte contre le trafic des armes légères, grâce à la présence de représentants d'Etats intéressés, d'organisations régionales et de la société civile», souligne la même source. Seront également abordées au cours de ce colloque «la coopération et l'assistance internationale afin de soutenir les initiatives et efforts régionaux ainsi que le rôle des femmes dans le désarmement», ajoute le communiqué. Le président de la Drbo, le Finlandais Pasi Patokallio, et le président du groupe de travail à composition non limitée chargé de négocier un instrument international permettant aux Etats d'identifier et de tracer les armes légères illicites de façon rapide et fiable, le Suisse Anton Thalman ont également participé aux travaux. En fait, l'Algérie continue à souffrir de ce fléau et la bande du Sahel constitue encore une zone de dangers constants pour le pays. Les groupes rebelles, les opposants armés, les Touaregs et les séparatistes qui s'y incrustent rendent encore utopique toute politique concrète à court terme avant le règlement des conflits locaux. Le Tchad, le Niger, le Mali constituent un vaste réservoir d'armes, que les pays occidentaux eux-mêmes vendent aux organisations armées locales à des prix très bas. D'où la difficulté de solutionner dans le court terme ce problème douloureux ou d'endiguer rapidement un commerce qui rapporte gros à des pays qui ne sont pas ceux qui s'en servent.