L'organisation de défense des droits de l'homme Human Rights Watch (HRW) a accusé mardi les rebelles du Mouvement du 23 mars (M23) d'avoir commis des "crimes de guerre à grande échelle" dans l'est de la République démocratique du Congo. Ces accusations interviennent à la suite d'un rapport basé sur des entretiens menés entre mai et septembre avec 190 personnes, parmi lesquelles figurent des victimes congolaises et rwandaises, des proches de victimes, des témoins, des autorités locales, ainsi que des combattants et ex-combattants du M23. Les M23 sont "responsables de crimes de guerre commis à grande échelle, y compris des exécutions sommaires, des viols et des recrutements de force", a dénoncé HRW. Selon l'ONG "33 des personnes exécutées étaient des jeunes hommes et des garçons qui avaient tenté de quitter les rangs des rebelles" et que "certains ont été ligotés et abattus devant les autres recrues à titre d'avertissement". "Depuis juin, les combattants du M23 ont tué de sang froid au moins 15 civils dans des zones qu'ils contrôlent, parfois parce qu'ils les soupçonnaient de leur être hostiles. Les combattants ont également violé au moins 46 femmes et filles. La plus jeune victime de ces viols avait 8 ans", poursuit le rapport. L'est de la RDC est en proie depuis plusieurs mois à des affrontements entre des mutins - le mouvement du 23 mars (M23) - et l'armée régulière congolaise. Kinshasa et l'ONU accusent le Rwanda de soutien à la rébellion, ce que Kigali dément. Le M23 est issu d'une ex-rébellion congolaise, le Congrès national pour la défense du peuple (CNDP), qui avait été intégré dans l'armée après un accord de paix en 2009.