Le gouvernement américain soupçonne que l'attaque survenue mardi soir contre le consulat des Etats-Unis à Benghazi dans laquelle quatre diplomates américains sont morts, dont l'ambassadeur Chris Stevens, a été planifiée, selon New York Times et CNN, citant des responsables américains. Les officiels américains qui étudient le déroulement des événements ont mis l'accent sur les "différences" entre les manifestations tenues devant l'ambassade américaine au Caire et l'attaque menée contre le consulat américain à Benghazi. Dans ce sens, ils ont observé que "les manifestants au Caire semblaient être une foule véritablement spontanée et désarmée exprimant sa colère contre un film qui dénigre l'islam et produit aux Etats-Unis, alors qu'à Benghazi, les assaillants étaient armés avec des mortiers et des lance-roquettes". Selon des responsables américains cités par le New York Times, "les rapports de renseignement ne sont pas encore concluants à ce stade, mais des indications laissent entrevoir la possibilité qu'un groupe organisé attendait soit une opportunité à exploiter telles les manifestations contre le film en question, ou envisageait de provoquer des émeutes en guise de couverture pour son attaque". En condamnant l'attaque à travers des communiqués et devant la presse, le président américain Barack Obama et la secrétaire d'Etat Hillary Clinton n'ont pas divulgué les détails sur les circonstances de la mort des quatre diplomates américains. Selon des informations contradictoires rapportées par la presse sur place, l'ambassadeur américain et les trois autres membres du personnel auraient été tués par des tirs de roquettes alors qu'ils se trouvaient dans leur voiture, fuyant après l'attaque du consulat américain, alors que d'autres avancent que le décès de l'ambassadeur serait dû à une suffocation au monoxyde de arbone. A ce propos, le quotidien new-yorkais note que "l'assassinat d'officiels américains en Libye soulève des questions quant à la vulnérabilité des responsables américains à un moment où les profonds changements qui bouleversent le monde arabe n'ont guère dissipé la colère contre les Etats-Unis, qui couve encore dans des poches de la région". Dans une déclaration faite devant la presse à la Maison-Blanche en présence de Hillary Clinton, le président Obama a condamné fermement cette attaque qu'il a qualifiée de "scandaleuse et choquante", ajoutant que son administration travaillera avec le gouvernement libyen pour protéger les diplomates américains et que la sécurité des missions diplomatiques américaines à travers le monde sera renforcée. Dans ce contexte, une équipe anti-terroriste du corps des Marines (Fleet Antiterrorism Security Team) sera envoyée en Libye pour assurer la sécurité des intérêts américains. Selon le Département d'Etat, avant l'incident mortel à Benghazi, cinq ambassadeurs américains avaient été tués de par le passé, qui sont en occurrence John Gordon Mein au Guatemala en 1968, Cleo Noel Jr. au Soudan, en 1973, Rodger Davies à Chypre en 1974, Francis Meloy Jr, au Liban en 1976 et Adolph Dubs en Afghanistan en 1979.