Le président Barack Obama a indiqué vendredi que les forces des Marines envoyés en Libye y resteront jusqu'au rétablissement de la situation sécuritaire, après l'attaque mardi contre le poste diplomatique américain à Benghazi qui a coûté la vie à l'ambassadeur américain Chris Stevens et trois autres fonctionnaires américains. Dans une lettre de notification officielle adressée vendredi au Congrès, M. Obama a souligné qu'en réponse à cette attaque, "une force de sécurité du Commandement des Etats-Unis pour l'Afrique (AFRICOM) a été déployée mercredi dernier en Libye pour appuyer la sécurité du personnel américain dans ce pays". Il a également informé le Congrès qu'une force de sécurité supplémentaire est arrivée jeudi au Yémen, en réponse aux menaces de sécurité. "Même si ces forces de sécurité sont équipées de moyens de combat, ces mesures ont été prises uniquement dans le but de protéger les citoyens et les biens américains", a noté le président américain dans sa lettre. A ce propos, le chef de la Maison-Blanche a précisé que ces forces de sécurité resteraient en Libye et au Yémen "jusqu'à ce que la situation sécuritaire sera telle que ces forces ne seront plus nécessaires". Le président Obama a adressé cette lettre au Congrès en conformité avec la loi américaine sur les pouvoirs de guerre (War Powers Resolution) qui vise à restreindre la capacité d'un président de faire la guerre à l'étranger sans le consentement du Congrès. Il est à souligner que le Pentagone avait envoyé une unité d'une cinquantaine de Marines à Tripoli spécialisés dans la lutte antiterroriste, pour apporter, selon le porte-parole du département de la Défense, une protection supplémentaire aux diplomates américains encore en poste dans le pays. Selon des responsables américains, la marine américaine a aussi envoyé deux destroyers vers les côtes libyennes suite à la mort de l'ambassadeur américain : L'USS Laboon et l'USS McFaul, deux destroyers de classe Arleigh Burke. Certaines sources expliquent que ces deux navires donneront au président Barack Obama davantage de "flexibilité" dans le cas où son gouvernement décidait de prendre des mesures contre les activistes présumés en Libye, alors que d'autres avancent que ce déploiement était une mesure de précaution. Par ailleurs, le président Obama et la secrétaire d'Etat Hillary Clinton ont accueilli vendredi les dépouilles de l'ambassadeur Chris Stevens et des trois autres Américains morts mardi en Libye. La cérémonie a eu lieu sur la base aérienne d'Andrews (Maryland) pour les quatre victimes de l'attaque à Benghazi. Les circonstances de la mort de l'ambassadeur n'ont toujours pas été élucidées alors que des responsables américains ont déclaré qu'un assaut planifié à l'origine du décès de l'ambassadeur "est l'hypothèse de travail en ce moment", évoquant une "attaque complexe". Selon eux, les extrémistes se sont servis de manifestants qui protestaient contre un film anti-islam comme d'un prétexte pour s'en prendre au consulat américain avec des armes de petit calibre mais aussi des lance-roquettes. Dans ce sillage, le président Obama a ordonné de revoir les mesures de sécurité autour de toutes les missions diplomatiques américaines. Les protestations contre le film "Innocence of Muslims" ("L'innocence des musulmans") ont fait tache d'huile lorsque des ambassades occidentales ont été prises d'assaut, vendredi, dans plusieurs pays musulmans où des heurts ont entraîné la mort de plusieurs personnes en Tunisie, au Liban et au Soudan.