Une commission de wilaya chargée du dossier du film "Les lions d'Algérie", mis en chantier par le cinéaste Ahcène Osmani, a été installée jeudi à Jijel dans la perspective des repérages des hauts lieux de la guerre de libération nationale dans cette wilaya. L'Histoire de la wilaya III et ses relations avec les autres wilayas historiques du pays, entre 1945 et le 5 juillet 1962, est la trame de ce projet cinématographique, a indiqué Ahcène Osmani dans un entretien à l'APS. Rencontré à Jijel, en marge des cérémonies marquant le 55ème anniversaire de la mort du révolutionnaire Mokhtar Dakhli dit El Baraka (1925-1957), le réalisateur séjourne dans cette ville en prévision d'un casting devant réunir 105.000 figurants pour ce long métrage de 2 h 30 décliné en 30 épisodes de 26 minutes chacun, a-t-il précisé. "Tout se passe bien dans le cadre des préparatifs du tournage de ce film", a affirmé M. Osmani qui se félicite de la "collaboration et de la compréhension" rencontrées dans cette wilaya. Pour ce qui concerne la wilaya de Jijel, partie intégrante d'un ensemble de 29 wilayas du pays impliquées dans la réalisation de cette production cinématographique, il sera fait appel à un millier de figurants qui camperont les rôles de moudjahidine, de civils, de colons, soldats de l'armée française et de supplétifs (harkis), a indiqué le réalisateur. Cette œuvre, initiée par l'Organisation nationale des moudjahidine (ONM), devra retracer la chronologie des faits qui ont jalonné la période allant de 1945, avec les évènements sanglants de mai, jusqu'au 5 juillet 1962, date du recouvrement de l'Indépendance nationale. Ce film mettra en exergue des "faits irréfutables" qui ont marqué le quotidien des Algériens durant cette période caractérisée par la misère sociale, la lutte politique pacifique, les manifestations et rassemblements patriotiques, pour aboutir au déclenchement de la glorieuse guerre de libération nationale, avec son lourd tribut de larmes et de sang pour parvenir, enfin, à l'indépendance de l'Algérie après une guerre de 7 ans et demi et un million cinq cents mille martyrs, lit-on dans le synopsis. Selon le réalisateur, cette œuvre cinématographique sera consacrée à la wilaya III historique et ses relations avec les autres wilayas historiques et portera sur des faits "réels et vérifiés" par des historiens et des acteurs de cette période. Le film, a-t-il fait remarquer, a l'ambition de reconstituer des faits historiques avérés et de retracer les étapes historiques les plus importantes de la guerre de libération nationale à travers la wilaya III. Les grandes batailles, le congrès de la Soummam, tout comme certaines personnalités incontournables de la guerre de libération (Krim Belkacem, Mohand Oulhadj, Amiroucheà), pour ne citer que ceux-là, ainsi que le rôle non négligeable de la femme algérienne durant cette période charnière, seront mis en évidence dans ce film, a souligné M. Osmani. Cette oeuvre a aussi pour objectif de glorifier et de magnifier la guerre de libération nationale, d'immortaliser les actes héroïques du peuple algérien dans son vaillant combat mené contre les forces de l'armée coloniale française et sa résistance aux atrocités et aux actes criminels de la 4ème puissance mondiale, a-t-il encore affirmé. Ce film dépeint une France coloniale usant de tous les moyens et subterfuges pour faire face à la discipline, à l'engagement et à la détermination du peuple à aller de l'avant avec la glorieuse Armée de libération nationale (ALN) comme fer de lance et le Front de libération nationale (FLN), comme guide, a ajouté le réalisateur, rappelant également que son œuvre mettra en lumière "la collaboration de pays frères et voisins (Tunisie, Maroc, Libye) durant cette période". Ahcène Osmani, lauréat d'un prix de l'UNESCO à Montréal (Canada) en 1999, a déjà signé une quinzaine de courts, moyens et longs métrages.