Des organismes de presse arabes et internationaux ont fait part de leur soutien aux revendications des journalistes tunisiens face à la détérioration de la situation de la presse en Tunisie qui a également suscité la réaction dans le milieu syndical tunisien. "Après épuisement de toutes les voies de dialogue avec le gouvernement", le Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT) a menacé de mener une grève le 17 octobre prochain, pour exprimer sa volonté "de lever toutes les restrictions imposées à la liberté de presse, améliorer les conditions matérielles et morales des journalistes et renforcer l'indépendance du travail journalistique." L'Union des journalistes arabes a annoncé, dans un communiqué "sa solidarité totale avec les journalistes tunisiens et son appui à toutes les formes de militantisme que mènent les journalistes tunisiens, y compris la grève générale, prévue le 17 octobre". L'Union a exigé du président de la république et du chef du Gouvernement provisoires tunisiens de traiter de manière "positive" les revendications du SNJT afin de "renforcer l'opération de transition démocratique et le droit du citoyen tunisien à une information libre et professionnelle, indépendante, pluraliste et neutre." La Fédération internationale des journalistes (FIJ) a également apporté son soutien aux journalistes tunisiens, exprimant par la voix de son président, Jim Boumelha, son engagement à œuvrer à l'examen de cette affaire lors de ses prochaines discussions avec les membres du gouvernement tunisien pour l'inviter à "entamer un dialogue sérieux avec les journalistes". Le directeur général de Reporters sans Frontières (RSF) Christophe Deloire a déclaré que la situation de la presse en Tunisie "est très préoccupante et le pluralisme menacé", soulignant que "ce qui a été gagné en Tunisie en termes de liberté de presse ne doit pas être confisqué". L'Union Générale Tunisienne du Travail (UGTT), la plus importante centrale syndicale en Tunisie a exprimé son refus de "toute tentative de main-mise sur les médias et la liberté de la presse", plaidant pour "un dialogue sérieux" pour sortir de la crise. Parmi les revendications des journalistes grévistes la consécration de la liberté de la presse dans la nouvelle constitution, la création d'un organisme indépendant de l'audiovisuel et l'annulation des mesures d'arrestation des journalistes, outre la "criminalisation" des atteintes morales et physiques à leur encontre.