Le Comité pour l'exercice des droits inaliénables du peuple palestinien a appuyé lundi, à New York, la démarche entreprise par la Palestine en vue d'obtenir le statut d'Etat observateur non membre de l'ONU. Dans son rapport présenté à l'Assemblée générale de l'ONU, le Comité considère qu'un progrès sur le statut palestinien aux Nations Unies créerait une nouvelle dynamique dans le processus de paix et contribuerait à sauvegarder la solution à deux Etats, tout comme la reconnaissance de l'Etat de Palestine par d'autres pays. Le président du Comité, M. Abdou Salam Diallo, a rappelé qu'en septembre dernier, dans son allocution à l'Assemblée générale, le président de l'Autorité palestinienne, M. Mahmoud Abbas, avait exhorté le Conseil de sécurité à adopter d'urgence une résolution établissant le fondement d'une solution au conflit israélo-palestinien qui devrait servir de référence contraignante et de guide pour la mise en £uvre de la vision de deux Etats. M. Abbas avait, alors, annoncé que la Palestine avait entamé d'intenses consultations avec divers organismes régionaux et pays en vue d'amener l'Assemblée générale à adopter à la présente session une résolution faisant de l'Etat de Palestine un Etat observateur non membre de l'ONU. Pour sa part, l'observateur permanent de la Palestine auprès des Nations Unies, M. Riyad Mansour, a indiqué qu'un processus de consultation avait été engagé afin que la Palestine devienne un Etat observateur non membre de l'ONU. Un comité a été créé avec le Secrétaire général de la Ligue arabe, des ministres palestiniens et des représentants d'autres pays arabes, en vue de parvenir à un accord sur la teneur d'un projet de résolution qui serait présenté à l'Assemblée générale pour améliorer le statut de la Palestine, selon lui. ''Cet exercice va durer environ un mois à partir d'aujourd'hui'', a expliqué M. Mansour, précisant que l'étape suivante sera la rédaction d'un projet de résolution avant qu'il ne soit soumis aux voix. Par ailleurs, dans ses conclusions et recommandations, le Comité des droits des Palestiniens s'est dit préoccupé par le fait que l'élan en faveur de la solution à deux Etats a été interrompu par la poursuite des activités illégales de colonies de peuplement dans le Territoire palestinien occupé, y compris El Qods-Est. Il a aussi appelé la communauté internationale à prendre des mesures ''sérieuses et concrètes'' qui obligeraient Israël à interrompre ses activités de colonies de peuplement. En outre, il a demandé au Conseil de sécurité d'organiser une mission dans la région pour trouver une solution durable au conflit israélo-palestinien, tout en exhortant les bailleurs de fonds à respecter leur engagement de fournir une aide d'urgence au peuple palestinien. Aussi, le Comité a entendu un exposé des membres du jury du Tribunal Russel sur la Palestine sur les conclusions de la 4ème session du Tribunal tenue les 6 et 7 octobre à New York. Le Tribunal Russel sur la Palestine est un ''tribunal populaire international'' créé par un large groupe de citoyens £uvrant à la promotion de la paix et de la justice au Moyen-Orient, héritant de l'esprit du Tribunal sur le Viet Nam créé par le philosophe britannique Bertrand Russel en 1966. Parmi les membres du Comité d'appui international du Tribunal sur la Palestine figurent des lauréats du prix Nobel de la paix, deux anciens chefs d'Etat et d'autres personnalités politiques et de la société civile. Dans ce sens, un membre de ce Tribunal, M. John Dugard, professeur de droit international à l'Université Leiden (Amsterdam) et ancien Rapporteur spécial des Nations Unies sur la situation des droits de l'homme dans le Territoire palestinien occupé, a souligné que le Quartette pour le Moyen-Orient (Etats-Unis, Russie, Union européenne et ONU) doit être supervisé de plus près par l'Assemblée générale et le Secrétaire général des Nations Unies. En effet, a-t-il observé, le comportement du Quartette ''est contraire à la tâche qui lui incombe'', ajoutant que ses déclarations ''ont bien souvent un caractère partial en faveur d'Israël'', et tout rappelant qu'un membre du Quartette (Etats-Unis) a exercé son droit de veto au Conseil de sécurité pour s'opposer à la création d'un Etat palestinien.