Jean Ping et Nkosazana Dlamini-Zuma, candidats à la présidence de la Commission, pomme de discorde de l'UA? Les dirigeants africains en sommet à Addis-Abeba avaient d'emblée à résoudre les conflits qui pénalisent l'Afrique, notamment celui du Mali, comme de «tenter» d'élire le président de la Commission. Prévus sur deux jours, les travaux du sommet devront être marqués par le dérou-lement de l'élection du président de la Commission de l'UA et les situations de conflit et post-conflit dans différents pays, notamment le Mali, la Somalie, la République démocratique du Congo et le conflit Soudan-Sud Soudan. Le thème de ce sommet, retenu pour l'année 2012, est la promotion du commerce intra-africain dans la perspective de booster les échanges commerciaux entre les pays du continent. Dans son allocution d'ouverture, le président de la Commission de l'UA, M.Jean Ping a indiqué que «les solutions aux problèmes africains se trouvent sur le continent et nulle part ailleurs» «Le leadership du continent et son appropriation de toutes les initiatives qui concernent l'Afrique revêtent une importance cruciale», a souligné M.Ping, précisant que cela exige aussi «le renforcement» de l'unité du continent et de la «solidarité» africaine. Par ailleurs, le sommet enregistre la participation, pour la première fois des nouveaux présidents d'Egypte, Mohamed Morsi, du Sénégal Macky Sall ainsi que le Premier ministre du Lesotho, Motsoahae Tom Thabane. L'invité d'honneur de ce sommet est l'émir du Koweït, Cheikh Sabah Al-Ahmed Al-Jaber Al-Sabah, dont la présence à Addis-Abeba dénote de sa «volonté» de donner un «nouvel élan» au partenariat entre son pays et les pays africains ainsi que l'UA, selon M.Ping. De fait, entrant d'emblée dans le vif du sujet, l'Union africaine s'est déclaré hier prête à contribuer à une force de paix régionale contre les rebelles dans l'est de la République démocratique du Congo, à l'ouverture d'un sommet à Addis-Abeba dominé par les crises régionales et une élection à un poste-clé de l'organisation. L'UA «est disposée à contribuer à la constitution d'une force régionale pour mettre un terme définitif aux agissements des groupes armés» dans l'est de la RDC, a affirmé le président de la Commission de l'UA, le Gabonais Jean Ping. Des soldats mutins se revendiquant d'un «Mouvement du 23 mars» (M23) ont retourné leurs armes ces derniers mois contre les forces régulières de la RDC, auxquelles ils avaient été intégrés dans le cadre d'un accord de paix avec Kinshasa signé le 23 mars 2009, et ils ont conquis depuis plusieurs localités dans l'est du pays. Un rapport de l'ONU accuse le Rwanda voisin de soutenir ces rebelles, ce que Kigali dément catégoriquement. Les chefs des Etats membres de la Conférence internationale sur la région des Grands lacs (CIRGL), une organisation régionale, devaient discuter de cette crise hier à Addis-Abeba en marge du sommet de l'UA, qui durera jusqu'à aujourd'hui. Ils doivent notamment étudier une proposition de leurs ministres des Affaires étrangères de «travailler avec l'UA et l'ONU pour la mise en place immédiate d'une force internationale neutre pour éradiquer le M23 (...) et toutes autres forces négatives dans la région des grands lacs». Aucune précision n'a été apportée à ce stade sur la coordination entre une telle force et les 17.000 militaires et 2.000 civils de la mission de l'ONU (Monusco) déployée depuis fin 1999, principalement, déjà, dans l'est instable du pays. Les présidents congolais Joseph Kabila et rwandais Paul Kagame participent au sommet de l'UA, et une rencontre entre eux n'est pas exclue afin de tenter de réduire la crise. Certains des chefs d'Etat africains ont déjà participé samedi à une réunion du Conseil de paix et de sécurité de l'UA, afin d'examiner les principales crises en cours sur le continent. Cette réunion s'est achevé par un avertissement aux autorités maliennes, enjointes d'accélérer le processus de transition politique pour présenter un front uni face aux rebellions islamistes qui ont désormais conquis le nord du pays. «L'unité nationale et l'intégrité territoriale du Mali ne peuvent faire l'objet d'aucune discussion ou négociation», ont rappelé les participants à cette réunion, soulignant la «détermination de l'Afrique de n'épargner aucun effort pour leur préservation».