L'évolution du traitement des différentes pathologies cardiaques, notamment à travers les nouvelles techniques, a constitué dimanche à Alger le thème des 24èmes Entretiens cardiologiques organisées à l'hôpital central de l'armée (HCA) Mohamed Seghir Nekkache. Le but de cette rencontre est de "rehausser" le niveau national du traitement des maladies coronaires en Algérie, a déclaré à la presse le Pr Abdelmoumen Mekarnia, chef de service cardiologie à l'hôpital Mohamed Seghir Nekkache. "Pour appliquer les techniques factuelles et modernes nous avons fait appel à des experts étrangers afin de d'échanger nos expériences", a-t-il ajouté. A cet égard, le Pr Mekarnia a précisé qu'actuellement en Algérie, il est procédé d'une manière "très systématisée" au traitement des maladies coronaires, à travers la dilatation coronaire avec pose de stent (un ressort qu'on implante au niveau de la sténose qui permet de lever le rétrécissement du vaisseau). Il a souligné, aussi, les progrès réalisés par l'Algérie en la matière, expliquant qu'auparavant, les patients "étaient sujets uniquement à un traitement chirurgical, alors que maintenant il est rare qu'on recourt à la chirurgie". Il a affirmé que "pratiquement huit patients sur dix sont dilatés, ce qui évite la cicatrice et les désagréments de l'intervention chirurgicale et de l'anesthésie générale". De son côté, le Pr Mohamed Chettibi, a salué les progrès réalisés par l'Algérie en la matière, mais a estimé que "les moyens déployés par l'Etat ne sont pas mobilisés au bon endroit, outre la manque de communication entre la tutelle et les praticiens". Il a, en outre, fait part de problèmes liés à la prise en charge des pathologies cardiaques, tels que le manque de prévention et de prise en charge d'urgence. Le Pr Chettibi a regretté, également, que ce genre de rencontre dédiée à la cardiologie ne soit pas organisé plus souvent, alors que la maladie du coeur est la première cause de mortalité en Algérie, devançant l'insuffisance rénale ou le cancer. De son coté, le Dr Thomas Modine, du centre hospitalier régional universitaire de Lille (France) a insisté sur une politique de santé et une prise en charge efficaces de cette pathologie qui est, a-t-il rappelé, la première cause de mortalité dans le monde. Ce spécialiste des nouvelles techniques de chirurgie cardiaque et de chirurgie interventionnelle a indiqué que ce domaine évolue énormément et permet aujourd'hui "de réduire la taille des incisions opératoires et d'éviter dans certains cas d'arrêter le c£ur pour traiter la pathologie, que ce soit au niveau des artère ou au niveau des valves du coeur". "Sans recourir à l'ouverture du c£ur et du thorax, ces nouvelles techniques permettent donc de réduire la durée d'hospitalisation, une récupération plus rapide, et d'avoir des résultats très satisfaisants", a-t-il fait valoir. Les nouveaux traitements sont basés sur une technicité et une évolution technologique "assez forte" et des techniques "très modernes", a-t-il expliqué, affirmant que l'Algérie dispose des moyens humains pour bénéficier de ces nouvelles techniques. Pour sa part, Gérard Vanzetto, cardiologue au CHU de Grenoble (France) a salué l'évolution du traitement des pathologies cardiaques en Algérie, avec l'application des dernières recommandations et techniques de traitement. Evoquant l'infarctus du myocarde, pathologie la plus répandue, il a mis l'accent sur l'importance de développer une prise en charge "préhospitalière" et intervenir vite contre cette maladie. Plusieurs communications ont été présentées lors de cette rencontre, dont "l'apport de la résonance magnétique en cardiologie interventionnelle", "dilatation pulmonaire chez le nouveau-né et le nourrisson", "l'apport du système VerifyNow dans la gestion du traitement par antiagrégants plaquettaires".