La "mise en place d'un plan d'urgence" lors des catastrophes naturelles est à même de conserver les documents et les manuscrits rares détenus par les institutions culturelles et patrimoniales, a indiqué, mercredi à Alger, Adila Hallaoui, spécialiste en conservation et en restauration des manuscrits à la Bibliothèque nationale d'Algérie (BNA) d'El-Hamma. Apres avoir présenté les techniques à utiliser pour la conservation et la restauration des manuscrits et reliure dans le cadre d'ateliers organisés par le musée national de l'enluminure, de la miniature et de la calligraphie sur la restauration et la conservation d'objets d'art, Mme Hallaoui a souligné dans une déclaration à l'APS qu'il est nécessaire de mettre en place un plan d'urgence en cas d'incidents ou de catastrophes naturelles notamment lors de coupures du courant électrique, d'inondations ou de séismes, qui peuvent détruire des manuscrits rares et précieux. Il faut prendre ce problème en considération car il constitue "un danger" pour les documents et les manuscrits qui sont les témoins de différentes périodes historiques, a-t-elle dit. "Chaque institution qui recèle un patrimoine précieux doit penser à mettre en place un plan dans les plus brefs délais", a-t-elle estimé, citant l'exemple des inondations ayant touché en 2008 la wilaya de Ghardaïa qui ont détruit des centaines de documents précieux. Ces documents contenaient des "informations rares concernant l'identité nationale et la culture locale", a-t-elle précisé, soulignant que ces documents "ne peuvent être restaurés". La spécialiste a révélé que le département de conservation et de restauration des manuscrits de la BNA, crée en 1995, est le seul en Algérie qui se charge de la collecte et de la conservation du patrimoine national, qui compte près de 3000 manuscrits arabes, perses et turcs. Ces manuscrits datent du 11e, 12e et 13e siècles. Le musée organise du 15 octobre et jusqu'à jeudi, des ateliers de conservation et de restauration au palais Mustapha Pacha à Alger. Ces ateliers, organisés pour la première fois, visent l'échange d'expériences entre les différents spécialistes algériens dans le domaine de la conservation et de la restauration d'objets d'art appartenant à plusieurs institutions à l'instar du musée des antiquités, du musée des beaux-arts et de la BNA.