Hocine Tahar, chercheur au centre national d'études et d'analyses pour la population et le développement (CENEAP), a indiqué que le taux d'analphabètes en Algérie baissera à 12 % au recensement général de la population en 2018 selon une étude réalisée par le CENEAP. M. Tahar a précisé dans un entretien à l'APS que ce taux qui était de 22 % au dernier recensement de 2008 était, selon l'Unesco, le plus bas taux enregistré à la même année dans les pays du tiers monde (26 %) et dans les pays arabes (35 %) et se rapprochait du taux mondial (20%). M. Tahar a souligné que cet exploit a été accompli grâce aux efforts des instances officielles et des associations de la société civile dans la lutte contre l'analphabétisme. Evoquant la réalité du phénomène en Algérie, le chercheur au CENEAP a indiqué que le taux d'analphabétisme en Algérie durant la période précoloniale ne dépassait pas 14 % soulignant que la politique obscurantiste adoptée par le colonisateur français dès son invasion de l'Algérie avait propulsé ce chiffre à plus de 94 % en 1948. Face à cette situation catastrophique et à la propagation du phénomène, l'association des Oulémas a tiré la sonnette d'alarme pour sauver l'identité des Algériens. Grâce aux efforts des Zaouïas et des écoles coraniques, le taux d'analphabétisme avait reculé de 85 % avant 1962. Le chercheur a en outre précisé que ce fléau est plus répandu dans les régions rurales que dans les villes en raison du manque de structures et d'encadreurs en matière d'alphabétisation, précisant qu'il était par ailleurs plus important chez les femmes que chez les hommes (15,5 %c), les filles n'étant pas scolarisées à une certaine époque. Afin de remédier à toutes ces disparités et de contenir rapidement le phénomène, M. Hocine Tahar a appelé à adopter des méthodes modernes dans la lutte contre l'analphabétisme, tout en encourageant les efforts des associations de la société civile notamment l'association "Iqraa".